Pascal de Izaguirre (PDG de Corsair):
« Corsair est une compagnie qui jouit d’une excellente réputation »
Avec son vol inaugural Paris-Cotonou du 8 novembre 2022, la compagnie aérienne Corsair confirme son ambition d’accroître sa présence sur le continent africain qui constitue depuis toujours un pilier du développement de son réseau. Pascal de Izaguirre, qui n’a pas voulu se faire raconter l’événement, se dit heureux pour cette nouvelle desserte qui soutient le développement touristique du Bénin, évoque des tarifs compétitifs tout en conservant une qualité de services et la modernisation de la flotte de Corsair.
Annoncé depuis plusieurs semaines, le vol inaugural Paris-Cotonou de la compagnie aérienne Corsair a eu lieu le 8 novembre 2022.- Impressions ?
Après plusieurs mois de travail, j’ai été très heureux de ce vol inaugural. C’était un projet très important pour Corsair. Nous sommes fiers aujourd’hui de desservir Cotonou au départ de Paris Orly avec 3 vols par semaine (les mardis, jeudis et dimanches). Nous avons eu un accueil enthousiaste de la part des autorités et de la population béninoise.
Est-ce une satisfaction personnelle après plus d’une année de pourparlers ?
En juillet 2021, je me rendais à Cotonou à l’invitation des autorités béninoises. L’objet de cette invitation était la desserte du Bénin par la compagnie Corsair afin de développer la connectivité du pays. Je suis très heureux aujourd’hui que ce projet ait pu se concrétiser et je remercie les autorités béninoises pour leur collaboration sur l’ouverture de cette nouvelle liaison. Je ne doute pas du succès de cette nouvelle ligne.
Que gagne Corsair en desservant le Bénin ?
Nous avons immédiatement répondu positivement à la demande des autorités béninoises. Nous croyons fermement dans le potentiel de développement de l’Afrique, et du Bénin en particulier : nous avons été immédiatement très impressionnés par la grande dynamique du projet de développement économique et touristique pour le pays piloté par le Président de la République, ainsi que par tous les projets qui nous ont été présentés. Nous souhaitons nous associer à ces projets et contribuer à soutenir le développement économique du pays, en particulier le tourisme. Depuis toujours, le continent africain constitue un pilier du développement du réseau de Corsair, avec le Sénégal dans le passé, la Côte d’Ivoire, le Mali, et maintenant le Bénin. Nous sommes convaincus que nous avons un rôle à jouer en tant que transporteur aérien pour soutenir le développement de la connectivité, en permettant l’accès au transport aérien à un plus grand nombre de personnes grâce à des tarifs très compétitifs, mais aussi à tous les acteurs économiques, institutions, entreprises, et exportateurs.
Où en êtes-vous au niveau du renouvellement de votre flotte ?
Notre flotte est composée de 9 avions Airbus. Nous avons reçu cinq A330neo au cours de l’année 2021. Nous avons donc déjà renouvelé plus de 50% de la flotte. Ces appareils permettent de réduire de plus de 25% les émissions carbonées et de 60% l’empreinte sonore.
J’ai validé il y a quelques mois la commande de quatre A330neo supplémentaires, pour remplacer les quatre A330ceo actuellement dans la flotte. En 2024, la totalité de la flotte sera composée d’avions de nouvelle génération, et les Béninois pourront apprécier les nouveaux Airbus A330 neo sur la desserte de Cotonou.
Quelle est l’ambition de Corsair pour l’Afrique à moyen et à long terme ?
Comme je le soulignais, l’Afrique est un pilier de développement pour le réseau Corsair. Aujourd’hui, nous avons ouvert Cotonou au Bénin et continuons nos liaisons sur la Côte d’Ivoire avec Abidjan et au Mali avec Bamako. Avant de nous lancer sur de nouveaux projets, nous voulons travailler sur l’existant. Par exemple, nous avons augmenté nos fréquences sur Abidjan et proposons aujourd’hui un vol quotidien. Pour Cotonou, nous espérons que la demande nous permettra à l’avenir d’augmenter le nombre de fréquences.
Avec le Mali, la Côte d’Ivoire et le Bénin, Corsair étend sa toile en Afrique de l’Ouest. Quelle sera votre prochaine destination ?
Nous sommes en permanence à l’écoute des opportunités qui pourraient se présenter mais actuellement il n’y a pas de projet suffisamment abouti sur lesquels nous pourrions communiquer.
Quand verra-t-on Corsair dans le ciel de l’Afrique Centrale ?
Comme nous vous l’avons mentionné précédemment, nous sommes à l’écoute de toutes les opportunités y compris en Afrique Centrale.
Considérée à tort ou à raison comme le « petit frère » de la compagnie concurrente Air France, Corsair peut-elle enfin voler de ses propres ailes ?
Corsair est une compagnie aérienne qui fête ses 40 ans. Corsair est présente depuis plus de 30 ans aux Antilles et depuis plus de 20 ans dans l’océan Indien. De plus, Corsair a initié le développement de son réseau sur l’Afrique dès 2012. La compagnie fêtera fin 2022 les 10 ans de desserte d’Abidjan. Corsair est aujourd’hui une compagnie qui jouit d’une excellente réputation en ce qui concerne le service à bord et l’attention des équipages en faveur des clients.
Quel est le pourcentage de votre activité fret sur l’Afrique de l’Ouest ?
L’Afrique de l’Ouest est une zone importante pour l’activité de fret. Nous réalisons des volumes importants de denrées notamment des ananas, des mangues, des fleurs, de l’attiéké, des épices, … qui constituent des débouchés précieux pour les exportateurs africains. Et notre proximité de Rungis international, premier marché au monde de produits frais, nous donne un avantage concurrentiel significatif.
Les clients se plaignent de la hausse des prix des billets : quelle est la part qui incombe au transporteur aérien et celle inhérente aux taxes aéroportuaires ?
Sur les différentes lignes africaines, la part de la taxe aéroportuaire sur un billet en Economy est actuellement d’au moins 30%. Ces montants sont reversés aux aéroports, ils ne sont pas perçus par les compagnies aériennes. La hausse du prix du fioul ainsi que l’évolution défavorable des taux de change ont rendu inéluctable un ajustement des tarifs. Malgré tout, il faut souligner le fait que les hausses de tarifs ne compensent que très partiellement l’augmentation des dépenses d’une compagnie aérienne (loyer avion, fioul, frais de personnel, restauration à bord). Il faut noter qu’une part non négligeable de ces dépenses sont payées en dollars.
Qu’apporte concrètement Corsair aux nombreux voyageurs béninois de plus que ses concurrents Air France et Brussel Airlines … ?
Nous nous sommes engagés auprès des autorités béninoises à maintenir des prix très compétitifs. Dès l’annonce de notre arrivée et de nos tarifs, certaines compagnies se sont intéressées au Bénin : elles ont commencé à développer des liaisons, augmenter les fréquences et à baisser leurs prix. Nous apportons donc une baisse des tarifs aux clients tout en proposant un produit de qualité.
Concernant les prix très compétitifs que nous proposons, ils ne sont pas au détriment de la qualité pour les clients : Corsair n’est pas une compagnie low cost. Les cabines disposent de 3 classes : Business, Premium et Economy. Les tarifs comprennent un bagage en soute de 23kg pour la classe Economy et de 2 bagages de 32kg pour les classes Premium et Business. Concernant le catering, il a fait l’objet d’une grande attention. Les autorités béninoises ont été invitées à les déguster lors de notre vol inaugural. Enfin, la qualité du service à bord et l’attention portée à chacun de nos clients est une marque de fabrique de Corsair, une expertise connue et réputée de la compagnie. Depuis toujours, nos équipages jouissent d’une excellente réputation dans ce domaine.
Ces prix compétitifs s’appliquent-ils aussi au fret ?
Je tiens à souligner que les prix très compétitifs vont également s’appliquer au fret permettant ainsi de stimuler les échanges de marchandises entre le Bénin et la France, avec l’avantage d’arriver à Orly, aéroport proche de Rungis international, qui est le premier marché de produits frais au monde.
Corsair propose un voyage très qualitatif à des prix compétitifs ce qui va permettre à un plus grand nombre de personnes de voyager.
Réalisé par Thomas ZINSOU
Paru dans Diasporas-News
