Décédé le 10 mars 2021 en Allemagne, l’ancien Premier ministre ivoirien et ministre de la Défense Hamed Bakayoko affiche en huit mois d’exercice un bilan plus que positif. Officiellement nommé le 30 juillet 2020, à la suite de la disparition tragique d’Amadou Gon Coulibaly, Hambak a démontré que le costume n’était guère trop grand pour lui.
La sécurisation de la Côte d’Ivoire après la grave crise postélectorale 2010-2011 porte sa griffe. L’élaboration et l’adoption législative de la Chambre des rois et chefs traditionnels immédiatement mise en œuvre avec siège, budget et nominations. La mission de cette chambre des rois restait la stabilisation des conflits locaux, post-crise. Ce grand serviteur de l’Etat est parvenu à réorganiser tout un système sécuritaire et a doté les Forces de sécurité d’équipements de pointe. Sous son mandat à la Primature et à la défense, 1497 pompiers civils ont été recrutés et l’on a assisté à l’ouverture de casernes de pompiers dans les 31 régions que compte la Côte d’Ivoire.
En manœuvrant aussi pour l’adoption de quatre lois d’orientation qui ont reconfiguré l’administration territoriale ivoirienne, Hamed Bakayoko a séduit. N’est-il pas le père de la loi de Programmation des Forces de sécurité intérieure, pour la première fois dans l’histoire de la Côte d’Ivoire ? Une loi qui a permis de planifier tous les équipements, bâtiments, recrutements et autres réformes sur cinq ans… Plusieurs sous-préfectures ont été créés, favorisant ainsi le maillage administratif et la restauration de l’autorité de l’Etat partout. Véritable passerelle entre le pouvoir et les opposants, Hamed Bakayoko a su gérer de nombreuses grèves et réussi le dialogue politique ayant entraîné l’organisation paisible des élections législatives du 6 mars 2021.
GFY, paru dans le Diasporas-News n°124 Avril 2021
