Le président Muhammadu Buhari a ordonné mercredi la réouverture des frontières terrestres avec ses voisins du Bénin et du Niger, fermées depuis août 2019 officiellement pour stopper la contrebande et encourager la production locale.
« Le président Buhari a ordonné l’ouverture immédiate des postes frontières », a annoncé sur Twitter la présidence nigériane.
Quatre postes-frontières seront ouverts dès jeudi et tous les autres postes-frontières du pays seront rouverts d’ici la fin du mois de décembre, a souligné la ministre de l’Economie Zainab Ahmed, à un point-presse mercredi.
« Le président a également rappelé que l’interdiction d’importer du riz, de la volaille et de tous les produits interdits d’importation reste en vigueur et sera mise en place par les équipes des douanes aux frontières », a spécifié la ministre.
Muhammadu Buhari avait imposé du jour au lendemain la fermeture des frontières terrestres pour développer l’industrie locale et freiner les importations, notamment via le port de Cotonou au Bénin, où transitait de nombreux produits consommés sur l’immense marché nigérian de 200 millions d’habitants.
Cette mesure avait eu des conséquences économiques dramatiques asphyxiant le Bénin, le sud du Niger mais aussi les communautés frontalières au Nigeria, qui vivent essentiellement du commerce avec ses voisins.
Muhammadu Buhari entendait également empêcher la contrebande de riz importé (interdit au Nigeria pour encourager les cultures locales), et de pétrole raffiné vers le Bénin.
Cette décision, qui va à l’encontre de tous les traités de libre-échange et de libre circulation des biens et des personnes signés au sein de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest avait été fortement critiqué par les pays de la région.
Le Nigeria, avec 200 millions d’habitants et 2 millions de barils de pétrole exporté chaque jour, est la plus importante économie du continent africain, mais le pays compte le plus grand nombre de personnes vivant sous le seuil de l’extrême pauvreté au monde.