La compagnie aérienne Ethiopian Airlines a perdu plus d’un milliard de dollars de recettes en raison de la pandémie de Covid-19 mais a su se maintenir à flot en développant son activité de fret aérien, a expliqué le PDG de la compagnie Tewolde Gebremariam dans un récent entretien à l’AFP.
Dès le mois de mars, la première compagnie aérienne du continent africain s’est adaptée pour répondre à une demande en forte hausse sur le fret aérien, lui permettant d’amortir le choc de la pandémie, qui a vu le trafic passager chuter de 90% dans le monde.
« Nous avons été très rapides, très flexibles et agiles pour déplacer nos forces et nos ressources sur le fret », explique M. Tewolde, qui rappelle qu’en temps normal, une bonne partie du fret aérien est assuré par les vols commerciaux.
« Je dirais que ces interventions ont sauvé la compagnie », ajoute celui qui dirige le groupe depuis près de 10 ans.
Pour ce faire, Ethiopian a fait preuve d’inventivité: en plus de transformer 25 appareils en avions cargo, en les vidant de leurs sièges, elle a mobilisé 20 autres appareils dont elle a gardé les sièges, utilisant les ceintures pour sécuriser les colis.
Jusqu’à présent, l’opérateur éthiopien n’a pas demandé à être renfloué, n’a pas licencié de personnel engagé à plein temps et n’a pas sollicité de report de paiement de ses créances, assure M. Tewolde.
La compagnie a déjà annoncé un « profit » de 44 millions de dollars pour le premier semestre 2020, sans toutefois donner plus de précision, les comptes n’ayant pas encore été audités.
Le lent redressement du trafic passager – le nombre total de vols correspond actuellement à 50% des niveaux de 2019 – signifie que la compagnie demeure en « mode survie », selon son numéro 1.
Ethiopian étudie les possibilités de renforcer ses liens avec d’autres compagnies africaines, notamment la moribonde South African Airways, qui survit depuis des années grâce aux aides de l’Etat.
M. Tewolde explique avoir clairement indiqué aux autorités sud-africaines que sa compagnie n’était « pas intéressée » par une entrée dans le capital ou une aide pour éponger la dette de SAA.
« Nous leur avons dit que nous pouvions fournir une expertise de gestion, technique, sur la flotte et que nous pouvions travailler sur une collaboration commerciale pour redémarrer South African Airways ».