mardi, décembre 3, 2024
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Mali: Keïta autorisé à se soigner à l’étranger pendant trois mois maximum

La junte au pouvoir au Mali a levé le voile dimanche sur les conditions de l’évacuation sanitaire samedi soir aux Emirats arabes unis de l’ex-président Ibrahim Boubacar Keïta, pour un délai « maximum » de trois mois, en accord avec les Etats ouest-africains.

« Il a été convenu (…) de permettre l’évacuation sanitaire de M. Ibrahim Boubacar Keïta pour des raisons humanitaires pour une durée maximum d’un mois », déclare le Comité national de salut publique (CNSP), mis en place par les putschistes, dans un communiqué dimanche.

Ce délai d’un mois est « extensible uniquement sur avis médical » et « ne pourrait excéder trois mois, auquel cas le suivi médical se fera au Mali », dit le CNSP, formé de colonels qui ont renversé le 18 août le président Keïta, 75 ans, qui était au pouvoir depuis sept ans.

La Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « s’engage à assurer le retour de l’ancien président Ibahim Boubacar Keïta aussitôt après son séjour médical suivant les conditions susmentionnées », ajoute le communiqué signé du colonel Malick Diaw, numéro deux du CNSP.

La junte affirme que cet engagement est intervenu à la suite « des discussions engagées par le médiateur de la Cédéao (l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan) auprès des autorités maliennes du 22 au 25 août ».

L’ex-président malien a quitté Bamako samedi soir pour les Emirats arabes unis à bord d’un vol spécial avec deux personnes dont les identités n’ont pas été dévoilées.

Son départ à l’étranger pour des soins avait été envisagé peu après sa chute. Il s’est précisé en début de semaine à la suite, selon ses médecins, d’un court AVC pour lequel il a été hospitalisé mardi dans une clinique de Bamako qu’il a quittée jeudi.

– Sommet de la Cédéao à Niamey –

Les chefs d’Etats de la Cédéao se réunissent en sommet lundi à Niamey pour un ordre du jour essentiellement consacré au Mali.

Ils avaient réclamé à la junte de permettre des soins à l’étranger de M. Keïta et imposé des sanctions aux nouveaux dirigeants militaires, en accord avec la communauté internationale.

La Cédéao a « pris des engagements écrits pour que IBK (surnom de l’ex-président) se présente si la justice a besoin de lui », avait plus tôt affirmé dimanche à l’AFP une source proche de la junte.

« Nous avons effectivement pris des engagements. Le président IBK ne se sauve pas du Mali. Il va se soigner. Il a dit lui-même qu’il sera à la disposition de son pays si nécessaire », a confirmé à l’AFP une source proche de la Cédéao.

– Levée du couvre-feu –

Par ailleurs, la junte a continué dimanche à lever les mesures restrictives prises avec le putsch. Le couvre-feu instauré le 18 août « est levé à partir d’aujourd’hui (dimanche) 6 septembre », a annoncé le CNSP dans un communiqué distinct.

Cette mesure intervient au lendemain de la fin de la journée de concertations nationales pour le transfert du pouvoir aux civils.

« Le but de cet atelier de validation (samedi) était de proposer des amendements et corrections éventuelles aux termes de référence de la concertation nationale prévue du jeudi 10 au samedi 12 septembre à Bamako », a expliqué dimanche à l’AFP Youssouf Coulibay, conseiller juridique du CNSP.

Ces recommandations vont être remises à un groupe d’experts désignés par le CNSP pour préparer les concertations des 10, 11 et 12 septembre, a-t-on appris auprès des organisateurs et des participants.

Ces concertations ont été boudées par l’ex-rébellion à dominante touareg, faute d’entente avec le CNSP. Elles impliquent, outre la junte, les partis politiques et la société civile, d’anciens groupes rebelles, les syndicats et la presse.

Les colonels qui ont renversé le président Keïta ont promis de rendre les commandes aux civils à l’issue d’une transition dont la forme et la durée ne sont pas encore fixées.

Le pouvoir de M. Keïta a été affaibli par des mois de contestation face à une grave crise sécuritaire, économique et institutionnelle, mais aussi la corruption reprochée à toute la classe politique.

Cette crise sécuritaire persiste. Deux militaires de la force française au Sahel « Barkhane » ont été tués samedi et un grièvement blessé par une bombe artisanale dans la région de Tessalit (nord).

Au moins dix soldats maliens avaient été tués jeudi dans une embuscade dans le centre du pays, près de la frontière mauritanienne.

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