vendredi, novembre 22, 2024
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Politique (Crush Party) : Guillaume, le conquérant !

Une « Crush party » s’est déroulée le samedi 10 août à la Porte d’Italie à Paris (13è arrondissement) à l’initiative du RACI France et des nombreux sympathisants de Guillaume Soro. Une rencontre au cours de laquelle l’ancien Président de l’Assemblée nationale a montré ses muscles. Candidat déclaré à la présidentielle 2020, il promet de bâtir une nouvelle nation ivoirienne.

Le natif de Kofiplé (Ferkessédougou), on peut l’affirmer, est totalement affranchi. Soro Kigbafori Guillaume refuse désormais de faire encore le lit de qui que ce soit.

A 47 ans, il veut écrire sa propre histoire. Ce samedi d’été, 10 août, dans la salle du Seven Spirit (pleine à craquer) à deux pas de la Porte d’Italie à Paris, il n’a pas sa langue dans sa poche. Attendu pour 20 heures pour une « Crush Party » (Retrouvailles avec ses partisans) organisée par le Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) France, il était là presque deux heures avant. Prêt à en découdre à 14 mois des prochaines élections présidentielles et encouragé du regard par ses partisans et nombreux sympathisants, il a dit ses vérités. Morceaux choisis : « Réunir 100 personnes à Paris, c’est déjà quelque chose… Pour une salle de 300 places, m’a-t-on dit, vous êtes 600 », s’est-il félicité avant de revenir sur son départ du perchoir de l’Assemblée nationale. Se redressant sur son siège et vêtu dans une veste à carreaux, Soro Guillaume a clamé : « je préfère ma liberté que d’aller militer dans un parti politique où je ne m’y retrouve pas du tout. Je l’ai dit, je suis homme libre. Je ne pouvais pas accepter ce chantage. Au nom de mon passé militant à l’Université, je ne pouvais pas accepter qu’on aille au parti Etat en Côte d’Ivoire. Chacun doit être libre de choisir son parti. Il faut faire la différence entre l’Etat et le parti. C’est pourquoi j’ai décidé de tourner le dos au Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP). J’ai donc décidé moi-même de partir de la tête de l’Assemblée nationale. Je n’avais pas envie de faire un bras de fer. On peut se battre pour la paix et pour des causes nobles dans un pays mais se battre un poste, je ne le ferai pas. Depuis que je suis parti de la tête de l’Assemblée nationale, vous ne pouvez pas imaginer comment de fois je me sens soulagé. Je dis bien soulagé. Et je me suis démarqué du RHDP. Je ne suis pas dedans ».

Entre 20 heures et 22 heures et quart donc, Guillaume Soro est d’attaque. Tirant sur tout ce qui bouge. A la joie de ses partisans, reconnaissables par des tee-shirts avec l’inscription « C’est déverrouillé ! ». Droit dans ses bottes et pesant bien ses mots, Soro a précisé : « J’ai commencé à me démarquer du RHDP depuis 2015. Soyons honnêtes. J’ai pris des positions qui pouvaient me coûter beaucoup mais au nom de la vérité je ne pouvais pas trahir. Ce n’est pas pour un parti unique qu’on s’est battus en Côte d’Ivoire. Ce n’est pas ce qu’on avait dit. Ma conviction est plus importante que les postes. J’insiste là-dessus. Certains se demandent si j’ai un projet de société. D’autres vont jusqu’à dire que je ne sais pas lire un budget. Si ce n’est pas e l’arrogance, qu’est-ce qui permet à quelqu’un de parler ainsi. Alors que ce monsieur qui parle ainsi (faisant allusion au Premier ministre Amadou Gon Coulibaly) a été mon ministre pendant longtemps. Et il était très poli en m’appelant Excellence. Le vrai problème de la Côte d’Ivoire, c’est l’arrogance de nos dirigeants. J’assume. Je suis solidaire du bilan de Ouattara pour son premier mandat. Pas le second. Il faut que ce soit clair ».

A tous ceux qui prévoient une campagne présidentielle mouvementée en 2020, Guillaume Soro se réjouit du fait que toute la classe politique ivoirienne ait repris le mot « Réconciliation », saluant au passage la rencontre entre les anciens chefs d’Etat, Laurent Gbagbo et Henri Konan Bédié à Bruxelles. Quant à ceux qui espèrent encore le voir (re)venir dans la maison du père Alassane Ouattara, Guillaume Soro s’est voulu clair : « J’ai 47 ans révolus. Je ne serai sous la tutelle de personne. Un enfant qui reste dans la maison de son père à 47 ans, c’est un vaurien (La foule reprend en cœur son surnom Bogota). Ce n’est pas sérieux. Houphouet-Boigny a créé le RDA à 41 ans. Barack Obama a été élu président des Etats-Unis à 47 ans. Laurent Gbagbo, lui-même a été candidat face à Houphouet-Boigny à 45 ans. Pourquoi dois-je aller demander la permission à quelqu’un avant d’être candidat à la présidentielle en Côte d’Ivoire ? ». A le croire, seul le peuple décide en démocratie. Dans une salle totalement acquise à sa cause et face à ses invités constitués d’Abel Naki du Cri Panafricain, de Léhady Soglo, ex-Maire de Cotonou et de plusieurs chefs de communautés ivoiriennes en France, Guillaume Soro se propose de bâtir la nation ivoirienne. « Nous mettrons en place quelque chose. Chers amis, chers crusheurs, chères crusheuses, d’ici septembre-octobre quelque chose se passera. Et je vous demande de vous mobiliser parce que nous devons rassembler nos forces que vous soyez RACI, UDS, APCI, MVCI etc. Quelque chose va se passer d’ici septembre-octobre. Nous devons changer les choses en Côte d’Ivoire car ce que je vois de mon pays, ce n’est pas ce à quoi j’ai rêvé. Lorsque j’entends dire la CEI est bouclée alors que lorsque nous étions dans l’opposition, on réclamait une CEI consensuelle, c’est de l’arrogance. Je ne sais pas d’où vient cette arrogance. Quand on dirige un pays, il ne faut jamais rompre le dialogue. On ne se lève pas pour dire que c’est fini… Sur quoi on compte ? Sur les chars de la République. Détrompez-vous, les chars de la République sont impolis. Les chars appartenaient à Houphouet, puis à Bédié, Guéi, Gbagbo. Aujourd’hui, ils appartiennent à Ouattara. On lui dit merci beaucoup. A notre arrivée en 2020, on n’aura plus besoin d’investir dans les chars. Il reste 14 mois. Il y aura des élections et quelqu’un viendra au pouvoir en Côte d’Ivoire. Travaillons ensemble pour 2020 »Le message est passé.

Guy-Florentin Yameogo pour Diasporas-News

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