Les autorités ougandaises ont annoncé jeudi la saisie de plus de 700 pièces d’ivoire et des centaines d’écailles de pangolin dissimulées dans des troncs d’arbre ainsi que l’arrestation de deux Vietnamiens dans cette affaire.
Des agents de l’autorité fiscale ougandaise (URA) ont repéré trois conteneurs suspects lors de leur entrée dans le pays depuis le Soudan du Sud, et les ont suivis jusqu’à un entrepôt dans la capitale, Kampala, où ils ont saisi leur contenu et arrêté deux Vietnamiens.
« Dans un seul conteneur, il y avait plus de 700 morceaux d’ivoire et plus de 200 écailles de pangolin », a déclaré Vincent Seruma, porte-parole de l’URA. « Nous nous attendons à retrouver des milliers d’écailles ». « Les troncs étaient creux et avaient été remplis d’ivoire et d’écailles de pangolin. Ils avaient ensuite été scellés avec des tonnes de cire ».
Les autorités ougandaises pensent que les trois conteneurs avaient commencé leur voyage en République démocratique du Congo (RDC). « Ces énormes cargaisons viennent souvent de RDC ou de Centrafrique, à la faveur de l’anarchie qui y règne, et la contrebande qui passe par l’Ouganda est élevée ».
L’URA a précisé sur Twitter que les deux Vietnamiens arrêtés seraient poursuivis notamment pour non-déclaration de marchandises illégales.
La valeur de la cargaison n’a pas été établie. M. Seruma a toutefois rappelé qu’un pangolin vivant retrouvé par les autorités ougandaises en 2018 avait été évalué à 10.000 dollars (8.750 euros).
Le commerce illégal d’ivoire est la troisième forme de trafic le plus rentable après les stupéfiants et les armes. Le trafic est alimenté par la demande en Asie et au Moyen-Orient, où les défenses d’éléphant sont utilisées dans la médecine traditionnelle et en ornementation.
Les éléphants sont dès lors décimés par le braconnage. Selon l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), la population des éléphants d’Afrique vient d’enregistrer sa plus importante chute depuis 25 ans: le continent compte environ 415.000 éléphants, soit 111.000 de moins que lors de la dernière décennie. Et le massacre continue au rythme vertigineux d’environ 30.000 éléphants par an.
Quant au pangolin, la demande asiatique croissante a renforcé la menace pesant sur cet animal, une des espèces protégées les plus braconnées au monde, selon l’UICN.
Les écailles du pangolin sont utilisées en médecine traditionnelle chinoise et sa viande est appréciée dans plusieurs pays d’Asie et d’Afrique.
Le commerce international de huit espèces (quatre asiatiques et quatre africaines) de ces petits mammifères longs de 30 cm à 80 cm est interdit par la convention sur le commerce international des espèces menacées d’extinction (CITES). Certaines espèces sont classées « en danger », d’autres « en danger critique ».