Une ONG congolaise a appelé mercredi le ministre de l’Intérieur à démissionner de l’équipe de campagne du candidat de la majorité à la présidentielle du 23 décembre en République démocratique du Congo pour garantir la sécurité de tous les candidats.
La Voix des sans-voix (VSV) invite le ministre de l’Intérieur, « Henri Mova Sakanyi, à rester au-dessus de la mêlée en se désengageant par démission ou désistement au profit de quelqu’un d’autre de sa famille politique, de l’équipe de propagande » d’Emmanuel Ramazani Shadary, candidat de la majorité à la présidentielle, selon un communiqué.
Samedi, le Front commun pour le Congo (FCC, coalition au pouvoir), avait présenté l’équipe de campagne de M. Ramazani Shadary dans laquelle M. Mova Sakanyi est présenté comme chef de la cellule chargée de la sécurisation du candidat et du processus électoral.
La VSV « est vivement choquée et exprime sa profonde désapprobation » face à cette décision, écrit l’ONG, l’une des principales du pays.
Pour la VSV, de par ses fonctions, M. Mova est appelé à « garantir un traitement sécuritaire égal en faveur de tous les candidats (à la présidence) de la République » et comme tel, doit « rester au-dessus de la mêlée, pour rassurer » tout le monde.
La VSV a fustigé « la boulimie du pouvoir visant à ravaler des personnalités occupant des hautes fonctions étatiques » pour coordonner la campagne de son candidat, sans préalablement démissionner de leurs postes.
Le Premier ministre, Bruno Tshibala, et l’ensemble des membres de son gouvernement, ainsi que de nombreux responsables des institutions font partie de cette équipe de campagne de plusieurs centaines de personnes.
La VSV s’interroge sur la « garantie de transparence » que donneront ces personnalités « sur la distinction entre leurs avoir personnels et les ressources humaines, matérielles et financières de l’État lors de la campagne électorale ».
Des artistes musiciens, des pasteurs des Eglises évangéliques et des membres du monde associatif font partie de l’équipe de campagne de M. Ramazani Shadary. Certains ont néanmoins indiqué n’avoir pas été consultés au préalable.
La campagne aura lieu du 22 novembre au 21 décembre pour les élections qui doivent organiser la succession du président Joseph Kabila, après 18 ans de pouvoir.
Les opposants vont se réunir à partir de jeudi à Genève, en Suisse, afin de désigner « un candidat commun » à présidentielle. Jusque-là, 21 candidats sont en lice pour ce scrutin majeur.