Le Niger va rétablir en 2019 la taxe sur les appels internationaux, accusant les compagnies de télécoms de n’avoir pas tenu leurs engagements à améliorer leurs prestations, a-t-on appris de source parlementaire.
« La taxe sur la terminaison du trafic international entrant (TATTIE), supprimée en 2018, est rétablie dans les prévisions budgétaires 2019 », a affirmé à l’AFP un membre de la Commission des affaires économiques du Parlement.
Il sera prélevé de 50 à 88 FCFA (0,7 à 13 centimes d’euro) par minute de communication sur les appels internationaux entrants, selon le projet de budget adopté par le gouvernement et qui sera voté en fin d’année par les députés.
En 2017, cette taxe avait rapporté au fisc nigérien une vingtaine de milliards de francs CFA (environ 30 millions d’euros), d’après cette Commission.
En 2018, le gouvernement nigérien avait décidé d’y renoncer, à la demande des compagnies de téléphonie qui s’étaient engagées à faire des investissements en vue d’améliorer la couverture et la qualité de leurs services.
« Malheureusement, force est de constater que les engagements auxquels ces sociétés ont souscrits n’ont pas été entièrement honorés », a déploré en début de semaine devant les députés Hassoumi Massoudou, le ministre nigérien des Finances.
« C’est pourquoi, il est proposé le rétablissement de cette taxe », avait-il justifié.
Le renoncement à la TATTIE avait été fortement critiqué par des élus de l’opposition et des dirigeants de la société civile, qui avaient dénoncé « un cadeau fiscal injustifié ».
En 2017, l’Autorité de régulation des télécommunications et de la poste du Niger (ARTP, publique), avait infligé aux opérateurs télécoms plus de 3,5 milliards de francs CFA (5,3 millions d’euros) d’amendes pour ne pas avoir « amélioré » la couverture et la qualité de leurs services.
Le Niger comptait en 2016 7,7 millions d’abonnés aux services de téléphonie mobile pour une population de 19 millions d’habitants.