mardi, décembre 3, 2024
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Trump accuse Pékin de tenter d'influencer les élections américaines

Le ton monte entre Washington et Pékin: Donald Trump a accusé mardi la Chine d’essayer d’influencer les élections américaines par ses sanctions commerciales, au lendemain de l’imposition de nouvelles taxes auxquelles le géant asiatique a immédiatement répliqué.
Moins de 24 heures après l’annonce par la Maison Blanche de la mise en place de taxes sur 200 milliards de dollars d’importations chinoises supplémentaires, Pékin, qui a jugé « incertaine » une reprise des négociations, a imposé des droits de douane pour 60 milliards de dollars de biens américains importés.
Au-delà de cette surenchère de chiffres, Donald Trump, qui redoute l’impact de cette guerre commerciale à moins de 50 jours d’élections parlementaires cruciales, a aussi changé de ton sur la tactique de Pékin, accusé de tenter de le fragiliser politiquement.
La stratégie n’est pas nouvelle, et a également été utilisée par l’Union européenne au plus fort des tensions avec Washington: pour espérer faire fléchir le pouvoir américain, appliquer des mesures de rétorsion qui auront un impact palpable dans des Etats dominés par les républicains, tels que la Pennsylvanie ou le Wisconsin.

« La Chine a ouvertement indiqué qu’ils tentaient activement d’influencer et de changer notre élection en attaquant nos agriculteurs, nos éleveurs et nos ouvriers de l’industrie parce qu’ils sont loyaux à mon égard », a lancé M. Trump dans un tweet matinal.

Comme pour mieux s’en convaincre lui-même, M. Trump a assuré que les Américains qui subiront les représailles chinoises étaient de « grands patriotes » qui comprenaient la nécessité de passer par cette guerre commerciale pour faire plier la Chine.
Les nouveaux tarifs douaniers américains prendront effet le 24 septembre et s’élèveront à hauteur de 10% jusqu’à la fin de l’année. Le 1er janvier, ils seront portés à 25%.
Des droits punitifs adoptés en juillet et août ciblaient déjà des biens chinois représentant 50 milliards de dollars d’importations annuelles aux Etats-Unis.
– « Aucune bonne foi » –
Furieuse, la Chine a indiqué qu’elle pourrait ne pas revenir à la table des négociations destinées à trouver un compromis: cette nouvelle salve américaine « ajoute de l’incertitude » aux pourparlers, a insisté Geng Shuang, porte-parole de la diplomatie chinoise.
« De telles discussions doivent se tenir sur la base de l’équité, de l’égalité et de la bonne foi. Or, ce que les Etats-Unis viennent d’annoncer ne témoigne d’aucune sincérité, d’absolument aucune bonne foi », s’est-il indigné, fustigeant des droits de douane « inacceptables » pour Pékin.

D’autant que Donald Trump a intimé l’ordre aux dirigeants chinois de ne pas réagir.

« Si la Chine venait à prendre des mesures de représailles contre nos agriculteurs ou autres industries, nous mettrions en oeuvre immédiatement la phase 3, à savoir des tarifs douaniers sur quelque 267 milliards de dollars d’importations supplémentaires », a prévenu le président américain.
Si ce montant de marchandises était à son tour surtaxé, ce serait la totalité des importations chinoises qui seraient frappées de mesures protectionnistes américaines — une perspective déjà brandie par Donald Trump.
– Exonérations –
Sous pression d’entreprises américaines inquiètes de l’impact pour leur activité, l’administration Trump a épargné certains produits de grande consommation des droits de 10%, dont des produits textiles et agricoles, les chaises hautes et sièges automobiles pour enfants, ainsi que les casques pour cyclistes. De même, après des exhortations du géant électronique Apple, les montres connectées ne seront pas concernées.
Donald Trump exige de Pékin qu’il réduise de 200 milliards de dollars l’abyssal déficit commercial américain, en ouvrant davantage son marché aux produits des Etats-Unis, déplorant notamment des transferts technologiques forcés.

Le président américain, qui souligne inlassablement qu’il a du « respect » et de « l’affection » pour son homologue chinois Xi Jinping, martèle que les tarifs douaniers placent les Etats-Unis dans une posture de négociation « très forte ».

Son conseiller économique Larry Kudlow a toutefois assuré que les Etats-Unis étaient ouverts au dialogue « à tout moment ».
Ce conflit semble pour l’heure avoir peu d’effet sur la première économie mondiale qui tourne à plein régime, même si les mesures de rétorsion ciblées des partenaires des Etats-Unis se font sentir dans certaines régions et certains secteurs.
La banque centrale américaine a cependant prévenu qu’une guerre commerciale représentait pour l’heure la plus grande menace pour la croissance américaine.
Ces mesures américaines interviennent en revanche alors que l’économie chinoise, pénalisée par un durcissement du crédit dans le pays, montre des signes d’essoufflement.

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