Des milliers de partisans du président malien Ibrahim Boubacar Keïta, dit « IBK », ont manifesté dimanche à Bamako pour le soutenir, à deux jours de sa prestation pour un second mandat de cinq ans et au lendemain d’une marche de l’opposition, qui ne reconnaît pas sa victoire.
« La cour constitutionnelle a prononcé son verdict, tout le monde doit le respecter. C’est aussi ça la démocratie », a déclaré à la presse Idrissa Coulibaly, membre du Conseil national de la jeunesse du Mali, (CNJ), l’une des organisations ayant appeler à manifester, en marge d’un rassemblement qui s’est déroulé sans incident.
« Certains disent que nous avons aujourd’hui moins de monde qu’à la manifestation de l’opposition d’hier. D’abord, aujourd’hui, il n’y a aucun parti politique avec nous. C’est une marche organisée par nous. Et même s’il n’avait que deux personnes, c’est important pour la démocratie », a-t-il ajouté.
Selon des organisateurs, des « dizaines de milliers » de personnes ont manifesté dimanche pour soutenir M. Keïta, tandis qu’une source policière évoquait la présence de « milliers de personnes » sans donner plus de détails.
« Vive le Président IBK », « Nous voulons la paix », « Le Mali est un et indivisible », pouvait-on lire sur des banderoles et des calicots portées par les manifestants.
« Le Mali appartient à tous ses fils, ils faut éviter des troubles », a déclaré à l’AFP Aïssa Traoré, 35 ans, assise derrière une moto, le pied dans le plâtre, tandis que deux membres de l’Association des jeunes musulmans du Mali hochaient la tête en signe d’approbation.
La Cour constitutionnelle a proclamé le 20 août Ibrahim Boubacar Keïta vainqueur de la présidentielle avec 67,16% des suffrages au second tour du 12 août, pour 32,84% à l’ancien ministre des Finances Soumaïla Cissé.
M. Keïta doit prêter serment mardi pour un second mandat et ça sera « une grande fête », estimait dimanche une jeune manifestante.
Les partisans de Soumaïla Cissé, qui n’a pas reconnu sa défaite, organisent des marches tous les weekends depuis l’annonce des résultats définitifs.
Samedi, l’opposition a affirmé avoir réussi sa « plus forte mobilisation » depuis la présidentielle, revendiquant la présence de 200.000 manifestants à Bamako, un nombre qui n’a toutefois pas été confirmé de source indépendante.