« Pourquoi doit-il gagner 3x plus que son prédécesseur ? Alors qu’on refuse toute augmentation aux salariés », a demandé le député de La France insoumise Alexis Corbière dans un tweet.
« Il faut revenir sur ce salaire mirobolant », c’est une décision « honteuse », a également critiqué le porte-parole du PCF Olivier Dartigolles sur LCI. Le nouveau patron, Benjamin Smith, est « le même qui va expliquer aux salariés d’Air France qu’il faut aller vers la modération salariale », s’est-il insurgé.
Benjamin Smith pourra gagner chaque année un maximum de 4,25 millions d’euros, soit plus du triple de son prédécesseur, a-t-on appris vendredi de source proche du dossier. Sa rémunération fixe sera de 900.000 euros, contre 600.000 pour Jean-Marc Janaillac.
A droite, Valérie Pécresse, présidente LR de la Région Ile-de-France, a salué l’arrivée du nouveau patron qui doit « sortir la compagnie des turbulences qu’elle traverse et la redresser durablement », « un impératif pour l’emploi et le rayonnement de la France! »
Mais pour le député UDI Bertrand Pancher, dans Le Parisien, « la hauteur de sa rémunération est choquante » et il faut une « explication de texte » du gouvernement – sachant que l’Etat détient 14,3% du capital de la compagnie. La commission du Développement durable à l’Assemblée nationale va auditionner M. Smith en septembre, a précisé M. Pancher.
Le porte-parole du Rassemblement national (RN, ex-FN), Sébastien Chenu, a abondé en dénonçant « un dirigeant étranger poussé par un groupe concurrent, au salaire exorbitant… La France recule, avec la bénédiction d’Emmanuel Macron ».
Au sein de la majorité LREM, le député Aurélien Taché a remarqué que si « le conseil d’administration d’Air France a validé ce salaire, c’est qu’il pense certainement que la compétence et l’expérience de M. Smith le justifient ». Or, le nouveau patron a selon lui « un bilan remarquable » et un « parcours (qui) laisse penser qu’il est vraiment l’homme de la situation ».
« C’est la compétence que je privilégie par rapport à la couleur du passeport », a aussi fait valoir Aurélien Taché à l’adresse de l’intersyndicale d’Air France qui s’était opposée à la nomination d’un patron étranger.
Le groupe « tombe aux mains d’un candidat lié aux intérêts de groupes étrangers concurrents sans aucune garantie ni vision capables d’assurer que la France dispose d’un fleuron national bien géré et indépendant », a à cet égard déploré Nicolas Dupont-Aignan, chef de file de Debout la France.