lundi, décembre 23, 2024
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Syrie: Washington accuse l'Iran de fournir des armes à Damas

Syrie: Washington accuse l'Iran de fournir des armes à Damas
Les Etats-Unis ont accusé l’Iran de fournir des armes à Damas pour aider le régime du président syrien Bachar al-Assad à réprimer le mouvement de contestation qui secoue le pays depuis 10 mois. Washington a en outre fait part de son « inquiétude à la Russie et à Chypre », alors qu’un navire russe transportant une « cargaison dangereuse » était vendredi en route vers la Syrie, après avoir fait escale à Chypre, selon une source au sein de la compagnie d’exploitation du bateau. D’après des médias russes, il pourrait transporter jusqu’à 60 tonnes d’armes et d’équipement militaire.
« Le gouvernement américain est persuadé que l’Iran a fourni des munitions à la Syrie » pour les utiliser lors des opérations de répression qui ont fait plus de 5.000 morts, selon l’ONU, depuis le début de la révolte mi-mars, a indiqué un responsable américain à l’AFP à Washington, sous couvert de l’anonymat.
Le général iranien Qassem Soleimani, commandant de l’unité Qods (force spéciale des Gardiens de la révolution), était à Damas en janvier, ont précisé des responsables américains, qui considèrent cette visite comme le signe le plus concret que l’aide iranienne comprend du matériel militaire.
Samedi, sur le terrain, deux civils, dont un adolescent de 13 ans, ont encore été tués à Homs, dans le centre de la Syrie, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).
Vendredi, les Syriens avaient manifesté par dizaines de milliers pour crier leur haine du régime, malgré la répression qui a fait dix morts, dont une fillette et un adolescent.
Dans la province de Deraa (sud), les forces de sécurité ont mené des perquisitions à Jassem samedi à l’aube, arrêtant trois membres d’une même famille et brûlant des motocyclettes, d’après l’OSDH, basé en Grande-Bretagne.
Alors que des affrontements entre soldats et déserteurs ont lieu périodiquement, un général déserteur de l’armée syrienne, Mostafa Ahmad al-Cheikh, s’est réfugié en Turquie il y a une dizaine de jours, a déclaré à l’AFP le porte-parole du ministère turc des Affaires étrangères Selcuk Ünal.
Selon le journal Hürriyet Daily News, le genéral Al-Scheik était le numéro deux de l’armée du Nord syrienne. Il réside dans le même camp que le colonel Riad al-Assaad, le chef de l’Armée syrienne libre (ASL), formée de déserteurs de l’armée nationale, précise le journal.
Les exactions se poursuivent en Syrie malgré la présence –critiquée pour son inefficacité– depuis le 26 décembre de dizaines d’observateurs arabes chargés de surveiller l’application d’un plan de sortie de crise.
Le chef de la Ligue arabe Nabil al-Arabi a déclaré vendredi soir, avant de se rendre dans le Golfe pour des discussions sur la crise syrienne, que « l’objectif principal est politique ». « Les observateurs sont seulement un mécanisme. L’objectif majeur est de calmer la situation », a-t-il dit, selon des propos rapportés par l’agence de presse officielle égyptienne Mena.
M. Arabi a reconnu que si « les choses sont peut-être plus calmes, la violence continue ». La Ligue « examine en ce moment si le maintien de la mission est bénéfique, face à la poursuite des violences », selon lui.
Le secrétaire de la Ligue arabe a jugé « très important que tous les mouvements de l’opposition s’assoient autour d’une table pour des entretiens avec le gouvernement sur l’avenir de la Syrie », lors d’une conférence à la Ligue arabe. Selon lui, « les Syriens seuls décideront de leur avenir ».
Les opposants, qui accusent le régime d’Assad d’inciter à la violence en réprimant dans le sang les manifestants pacifiques, veulent que la Ligue arabe, incapable d’aider à protéger les civils, transmette le dossier syrien à l’ONU.
De son côté, le Premier ministre britannique David Cameron, en visite à Ryad, s’est dit prêt à « soumettre une nouvelle résolution » au Conseil de sécurité de l’ONU pour condamner la répression, qui serait « basée sur ce que dit et fait la Ligue arabe ».
La Russie, qui s’est opposée à toute résolution condamnant le régime de Damas, a proposé son propre projet de résolution sur la Syrie. Mais le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a critiqué les amendements occidentaux, estimant qu’ils avaient pour but de procéder à un changement de régime à Damas.

AFP

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