Les autorités sud-soudanaises et des chefs religieux locaux craignent des dizaines de morts au moins dans le village de Pibor, dans l’est du Soudan du Sud, après une attaque dirigée contre la population par un groupe ethnique rival ce week-end. Quelque 6.000 jeunes hommes armés de la tribu des Lou Nuer ont marché ces derniers jours sur Pibor, village reculé de la province de Jonglei peuplé de Murle. Accusant les Murle de voler leur bétail, les Lou Nuer ont brûlé des huttes en bordure de village et pillé un hôpital de Médecins sans frontières (MSF).
Le révérend Mark Akec Cien, secrétaire général du Conseil des églises du Soudan, a évoqué de nombreux morts et blessés dans l’affrontement.
« La situation est mauvaise, il y a de lourdes pertes, et les Murle ont fui hors de la ville, » a-t-il affirmé, s’exprimant depuis la capitale sud-soudanaise Juba. « Les Lou Nuer sont là, en ville, et d’autres ont poursuivi les Murle. »
Selon le révérend, plus de 30 personnes sont mortes à Lukangol, à une trentaine de kilomètres au nord de Pibor.
« Il y a des blessés aussi, certains disent 80, mais cela n’inclut pas les Lou Nuer, parce qu’ils ne parlent pas des pertes qu’ils ont essuyées dans les combats, » a-t-il encore ajouté.
« La situation est tendue, les Lou Nuer sont toujours autour de Pibor, » a estimé Isaac Ajiba, ministre de l’Information de Jonglei.
« Nous espérons que les renforts (de l’armée sud-soudanaise) seront là bientôt, » a-t-il ajouté. « Nous avons des informations selon lesquelles il y aurait plusieurs morts, mais à cette heure, leur nombre exact n’est pas confirmé. »
MSF, seule organisation à fournir une aide médicale dans la zone, a elle indiqué que son personnel avait fui dans le bush.
Les violences interethniques, les attaques de campements pour voler le bétail et les mouvements de représailles ont fait plus de 1.100 morts dans l’Etat de Jonglei et forcé quelque 63.000 personnes à quitter leurs maisons l’an dernier, selon un rapport des Nations unies.
Craignant que ces violences ne débouchent sur « une tragédie », Juba et la force de maintien de la paix de l’ONU au Soudan du Sud ont envoyé des renforts dans la région : 3.000 soldats et 800 policiers selon Lise Grande, coordinatrice de l’action humanitaire de l’ONU dans le pays.
Les Nations unies travaillent aussi à l’évacuation des civils les plus vulnérables de la région, où sa force de maintien de la paix est en « état d’alerte ».
Le 26 décembre, un groupe se faisant appeler l’Armée blanche de la jeunesse Nuer avait, dans un communiqué, promis « d’éradiquer totalement la tribu Murle (…), seule façon d’assurer la sécurité à long terme du bétail Nuer ».
Le groupe accuse les Murle d’attaquer leurs troupeaux et de tuer les Nuer depuis 2005, année de la signature d’un accord de paix qui a mis fin à deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan. L’accord a débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud l’été dernier.
De nombreuses ethnies accusent les Murle d’enlever les enfants des communautés voisines, pour ensuite utiliser les jeunes garçons comme gardiens de troupeaux et les filles pour le nombre de vaches qu’elles rapportent lors de leur mariage.
A Jonglei comme dans les autres Etats du pays, les rivalités interethniques et les attaques de troupeaux de vaches sont, avec les mouvements de rébellion persistants, l’un des principaux défis auxquels le jeune Soudan du Sud doit faire face.
Le révérend Mark Akec Cien, secrétaire général du Conseil des églises du Soudan, a évoqué de nombreux morts et blessés dans l’affrontement.
« La situation est mauvaise, il y a de lourdes pertes, et les Murle ont fui hors de la ville, » a-t-il affirmé, s’exprimant depuis la capitale sud-soudanaise Juba. « Les Lou Nuer sont là, en ville, et d’autres ont poursuivi les Murle. »
Selon le révérend, plus de 30 personnes sont mortes à Lukangol, à une trentaine de kilomètres au nord de Pibor.
« Il y a des blessés aussi, certains disent 80, mais cela n’inclut pas les Lou Nuer, parce qu’ils ne parlent pas des pertes qu’ils ont essuyées dans les combats, » a-t-il encore ajouté.
« La situation est tendue, les Lou Nuer sont toujours autour de Pibor, » a estimé Isaac Ajiba, ministre de l’Information de Jonglei.
« Nous espérons que les renforts (de l’armée sud-soudanaise) seront là bientôt, » a-t-il ajouté. « Nous avons des informations selon lesquelles il y aurait plusieurs morts, mais à cette heure, leur nombre exact n’est pas confirmé. »
MSF, seule organisation à fournir une aide médicale dans la zone, a elle indiqué que son personnel avait fui dans le bush.
Les violences interethniques, les attaques de campements pour voler le bétail et les mouvements de représailles ont fait plus de 1.100 morts dans l’Etat de Jonglei et forcé quelque 63.000 personnes à quitter leurs maisons l’an dernier, selon un rapport des Nations unies.
Craignant que ces violences ne débouchent sur « une tragédie », Juba et la force de maintien de la paix de l’ONU au Soudan du Sud ont envoyé des renforts dans la région : 3.000 soldats et 800 policiers selon Lise Grande, coordinatrice de l’action humanitaire de l’ONU dans le pays.
Les Nations unies travaillent aussi à l’évacuation des civils les plus vulnérables de la région, où sa force de maintien de la paix est en « état d’alerte ».
Le 26 décembre, un groupe se faisant appeler l’Armée blanche de la jeunesse Nuer avait, dans un communiqué, promis « d’éradiquer totalement la tribu Murle (…), seule façon d’assurer la sécurité à long terme du bétail Nuer ».
Le groupe accuse les Murle d’attaquer leurs troupeaux et de tuer les Nuer depuis 2005, année de la signature d’un accord de paix qui a mis fin à deux décennies de guerre civile entre le Nord et le Sud du Soudan. L’accord a débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud l’été dernier.
De nombreuses ethnies accusent les Murle d’enlever les enfants des communautés voisines, pour ensuite utiliser les jeunes garçons comme gardiens de troupeaux et les filles pour le nombre de vaches qu’elles rapportent lors de leur mariage.
A Jonglei comme dans les autres Etats du pays, les rivalités interethniques et les attaques de troupeaux de vaches sont, avec les mouvements de rébellion persistants, l’un des principaux défis auxquels le jeune Soudan du Sud doit faire face.
AFP