lundi, décembre 23, 2024
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Soudan du Sud: 51 morts dans de nouvelles attaques intertribales

Soudan du Sud: 51 morts dans de nouvelles attaques intertribales
Au moins 51 personnes ont été tuées au cours d’une nouvelle attaque au Soudan du Sud, dernier affrontement en date entre tribus rivales de l’Etat de Jonglei, a indiqué mardi le gouverneur de cette région. L’attaque « s’est déroulée hier (lundi) à environ 16H30 » contre la localité de Duk Padiet, a déclaré à l’AFP Kuol Manyang. « La mort de 51 personnes a été confirmée et nous avons évacué 22 (blessés) vers Juba », la capitale, a-t-il ajouté.
Il a dit s’attendre à un alourdissement du bilan des blessés car des habitants se sont enfuis vers d’autres villages.
« Le village entier a été réduit en cendres », a affirmé le gouverneur.
Selon lui, la plupart des victimes sont des femmes, des enfants et des personnes âgées.
« Nous pensons que (les assaillants) sont des Murle du comté de Pibor », a indiqué M. Manyang. « Avant ils attaquaient les troupeaux de bétail. Maintenant c’est les villages et nous ne savons pas pourquoi », a-t-il ajouté.
Le village de Duk Padiet est peuplé de Dinka, une tribu rivale des Murle.
La région est le théâtre depuis plusieurs semaines d’affrontements entre plusieurs tribus qui ont fait plusieurs centaines de morts. Elles se reprochent mutuellement des vols de bétails et des enlèvements.
L’Etat de Jonglei a été qualifié de « zone sinistrée » par le gouvernement du jeune pays, qui a acquis son indépendance en juillet 2011, et les Nations unies ont lancé une « opération massive d’urgence humanitaire » pour aider les quelque 60.000 personnes affectées par ces violences.
Fin décembre, environ 8.000 jeunes de la tribu des Lou Nuer ont attaqué Pibor, peuplé de Murle, faisant des dizaines, et peut-être des centaines de morts selon l’ONU.
Les représailles des Murle depuis ont fait plus d’une centaine de morts.
Si de nombreux animaux ont été volés au cours des précédentes opérations, l’attaque de lundi soir visait clairement la population, selon un député sud-soudanais.
Elle a été menée « par des gens identifiés formellement comme des jeunes Murle armés », a affirmé Philip Thon Leek Deng au cours d’une conférence de presse.
« Ils n’ont pas pris de bétail (…). Ils viennent seulement pour exterminer », a-t-il ajouté.
Pour tenter de juguler les violences, environ 3.000 soldats supplémentaires ont été déployés à Jonglei, principalement dans les zones peuplées de Murle, a indiqué mardi le ministre sud-soudanais de l’Information Barnaba Marial Benjamin.
« Les forces que nous y avons amenées ne peuvent pas couvrir toute la zone », a-t-il toutefois souligné. La superficie de l’Etat de Jonglei, très difficile d’accès en raison de l’absence de routes goudronnées, équivaut à celle de l’Autriche et de la Suisse réunis.
Cette région a été particulièrement affectée par la guerre civile qui a ravagé pendant deux décennies le Soudan et a pris fin en 2005. L’accord de paix signé alors a mené à l’indépendance du Soudan du Sud le 9 juillet dernier.

AFP

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