samedi, avril 20, 2024
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L'ex-président malgache Ravalomanana empêché de rentrer au pays

L'ex-président malgache Ravalomanana empêché de rentrer au pays
L’ex-président malgache Marc Ravalomanana n’a pas pu rentrer dans son pays samedi après près de trois ans d’exil, car l’avion qui devait le ramener à Antananarivo n’a pas été autorisé à atterrir et a dû rentrer à Johannesburg. Ses partisans, qui l’attendaient par milliers à l’aéroport de la capitale malgache, ont en conséquence annoncé qu’ils suspendaient leur participation aux institutions de transitions mises en place ces derniers mois après la signature par les différents partis d’une « feuille de route » destinée à sortir la Grande Ile de la crise.
« Le vol n’a pas été autorisé à entrer dans l’espace aérien de Madagascar », a dit à l’AFP Karin Murray, porte-parole de SA Airlink, une filiale de la compagnie nationale sud-africaine SAA.
Selon plusieurs médias malgaches de tendances opposées, cinq aéroports importants, dont celui d’Antananarivo, ont été fermés à l’heure où devait atterrir l’avion, et le pilote a préféré rebrousser chemin.
L’appareil est directement rentré peu après 14H00 (12H00 GMT) à Johannesburg, d’où il était parti quatre heures plus tôt.
Marc Ravalomanana a ensuite mis plus de deux heures pour quitter l’avion, exigeant des garanties du gouvernement sud-africain.
« Rajoelina n’a pas la volonté politique de résoudre la crise à Madagascar. Le monde peut en être témoin! », a-t-il accusé, mettant directement en cause le président de la Transition malgache, Andry Rajoelina, qui l’a renversé en mars 2009.
« Pourquoi Rajoelina a-t-il émis ce notam (messages aux navigants, destiné aux compagnies aériennes, ndlr) et fermé unilatéralement les aéroports? Il l’a fait lui-même, et pas le ministre des Transports. »
Le président déchu a appelé la communauté internationale –et notamment la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) qui a conduit les efforts de médiation ayant abouti à la signature de la feuille de route– à « condamner » ce coup de force et à « prendre une décision ferme ».
« Je suis déterminé à retourner à Madagascar. Je ne peux pas diriger ma mouvance à Madagascar depuis l’Afrique du Sud », a-t-il ajouté.
Marc Ravalomanana, 62 ans, s’était pourtant montré confiant, quelques heures plus tôt, avant d’embarquer.
« Je viens de discuter avec le Premier ministre (de transition Omer Beriziky). il a dit que tout est OK », avait-il dit à des journalistes rassemblés dans l’aérogare.
Marc Ravalomanana a dit à plusieurs reprises qu’il voulait rentrer dans son pays « pour faire la paix, pas la guerre », mais aussi se présenter à une prochaine élection présidentielle, dont la date n’a pas encore été fixée.
Son retour était explicitement prévu par la feuille de route, signée en septembre.
Mais une « note explicative » précise que le retour « sans condition » des exilés auquel appelle le texte ne suggère ni n’implique « une exonération de poursuites judiciaires ».
Or, Marc Ravalomanana a été condamné par contumace aux travaux forcés à perpétuité pour la mort d’une trentaine de manifestants, abattus par sa garde devant le palais présidentiel en février 2009.
Le général Richard Ravalomanana (un homonyme), responsable de la sécurité pour la province d’Antananarivo, avait en conséquence prévenu dès l’annonce de son retour, vendredi, qu’il serait arrêté dès son arrivée à Antanarivo.
Une foule compacte s’était massée sur la route conduisant à l’aéroport de la capitale malgache, où des dignitaires pro-Ravalomanana attendaient leur champion.
Elle s’est dispersée après quelques heures, sans autres troubles qu’une tentative d’effraction des hangars d’Air France Cargo, selon un correspondant de l’AFP sur place.
Conséquence de ce demi-tour aérien au-dessus du Canal du Mozambique, les partisans de Marc Ravalomanana vont suspendre leur participation aux institutions de transition malgaches mises en place par la feuille de route, selon Me Hanitra Razafimanantsoa, avocate de l’ancien président et vice-présidente du Conseil supérieur de la Transition (équivalent du Sénat).
« La mouvance Ravalomanana a décidé que ses membres des institutions, gouvernement et Parlement, vont suspendre leur participation. A partir de maintenant, les ministres ne vont plus participer au conseil des ministres et les parlementaires ne participeront pas à la prochaine session qui commence lundi », a-t-elle annoncé à l’AFP.
« Il n’y a que le retour du président Ravalomanana qui va satisfaire ses partisans », a-t-elle ajouté.

AFP

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