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Décès du président de la Guinée-Bissau

Décès du président de la Guinée-Bissau
Le président bissau-guinéen Malam Bacai Sanha est mort lundi à Paris où il avait été hospitalisé avant Noël pour une maladie inconnue dont il souffrait depuis plusieurs années, un décès qui risque d’accroître l’instabilité chronique de son pays. Sa mort à l’hôpital militaire du Val de Grâce à Paris, annoncée de source gouvernementale française, a peu après été confirmée par un communiqué de la présidence de la République à Bissau.
« La présidence vient avec douleur et consternation communiquer aux Bissau-Guinéens et à la communauté internationale le décès ce matin, à l’hôpital du Val de Grâce à Paris où il se trouvait pour traitement, de son excellence Malam Bacaï Sanha », indique le communiqué, ajoutant que « le programme des obsèques » sera précisé ultérieurement.
Le président de l’Assemblée nationale, Raimundo Pereira, du parti au pouvoir, le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-vert (PAIGC), doit assurer l’intérim, selon la constitution bissau-guinéenne qui précise qu’il devra organiser une nouvelle élection présidentielle dans les 90 jours.
M. Bacaï Sanha avait été élu président pour cinq ans en juillet 2009, prenant la tête d’un pays politiquement très instable, une instabilité renforcée ces dernières années par le trafic de drogue: la Guinée-Bissau est devenue un des principaux points de transit de la drogue d’Amérique du Sud destinée à l’Europe.
Peu après son élection, il avait été une première fois admis au Val de Grâce, un hôpital où ont été soignés de nombreux responsables gouvernementaux, français et étrangers. De nombreuses autres hospitalisations plus ou moins longues avaient suivi dans cet établissement, mais également à Dakar.
La nature de sa maladie n’a jamais été rendue publique. En décembre, la présidence bissau-guinéenne avait démenti la mort du président annoncée par un journal sénégalais, mais son épouse, Mariam Sanha, avait indiqué à l’AFP qu’il se trouvait dans un « état critique ».
Réforme de l’armée
 
Le chef de l’Etat avait une seule fois évoqué sa maladie, fin 2009. « On parle de +chute d’hémoglobine+ dans le sang », avait-il dit. « Il est vrai que je souffre aussi de diabète mais ce n’est pas si grave qu’on veut le faire croire ». Il avait aussi indiqué avoir été « longuement sous perfusion ».
Ex-chef d’Etat intérimaire de 1999 à 2000 et plusieurs fois ministre, M. Bacaï Sanha était un ancien compagnon d’Amilcar Cabral, fondateur du PAIGC, figure des luttes de libération en Afrique et « père de l’indépendance » de la Guinée Bissau.
Sa mort intervient deux semaines après une tentative de coup d’Etat manqué, dernier d’une série de putsch réussis ou avortés qui illustrent l’instabilité et les violences qui marquent l’histoire de la Guinée-Bissau depuis son indépendance du Portugal en 1974.
Le 26 décembre, l’armée avait annoncé l’échec d’un coup de force fomenté par un « petit groupe de militaires ».
Le chef de la Marine, le contre-amiral José Américo Bubo Na Tchuto, considéré comme un « baron de la drogue » par les Etats-Unis, a été présenté comme le cerveau présumé de cette tentative de putsch qui a fait au moins deux morts et entraîné l’arrestation de 25 personnes, parmi lesquels Bubo Na Tchuto.
Pour tenter de mettre fin au rôle de l’armée dans ces violences à répétition, l’une des priorités de Malam Bacai Sanha a été de lancer une réforme du secteur de la défense et de la sécurité, avec l’aide de ses partenaires, dont l’Union européenne (UE) et l’Angola.
L’objectif de cette réforme, qui se heurte à la résistance des caciques de l’armée, est en particulier de réduire des effectifs pléthoriques, au moins 12.000 hommes pour une population de 1,5 million d’habitants.

AFP

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