
Lekki Wives (Les femmes de Lekki), dont le nom est emprunté à Desperate Housewives, décrit l’obsession de l’ascension sociale dans un pays où la prospérité issue du pétrole est loin d’avoir amélioré le quotidien de tous ses 170 millions d’habitants.
La série, et c’est peut-être ce qui fascine les téléspectateurs, montre « tout le mal que les gens sont prêts à faire pour l’argent », explique Blessing Egbe.
« On a un peu poussé le bouchon. On ne cherche pas à être gentils », explique-t-elle à l’AFP.
Vêtues de robes ultra-courtes, juchées sur des talons interminables, maquillées outrageusement, les cinq héroïnes, Cleopatra, Lovette, Peace, Miranda et Uju, réussissent grâce à leurs charmes et profitent sans état d’âme de la vie de femmes-trophées d’époux fortunés.
Avec la plus grosse population et la plus importante industrie pétrolière du continent, le Nigeria a connu une croissance économique de 7% pendant la dernière décennie, un des taux les plus élevés de la planète.
Une série innovante
Et pourtant la pauvreté s’est aggravée depuis 2004, a reconnu le gouvernement l’an dernier. La classe moyenne s’est élargie, mais l’argent est surtout concentré dans les mains de ploutocrates au sommet de la société.
Les intrigues de Lekki Wives sont « à 99% » inspirées par des histoires vraies de gens qui cherchent à faire partie de l’élite, explique Mme Egbe. Les personnages évoquent leurs désirs et états d’âme dans des monologues face à la caméra.
Il faut franchir un portail de sécurité pour entrer dans les complexes résidentiels de Lekki, un des quartiers en plein essor et les plus convoités de Lagos.
Banques, hôtels, galeries commerciales, églises gigantesques bordent la route soigneusement pavée. Les bâtiments sont neufs ou en construction.
Les maisons ressemblent aux banlieues américaines. Les loyers sont astronomiques: 24.000 dollars par an pour un studio (18.000 euros), qu’il faut souvent débourser en une seule fois.
Mère de 3 enfants, Blessing Egbe, 37 ans, connaît bien le quartier où elle s’est installée il y a 8 ans. Ce sont des gens « qui sont prêts à tout pour être vus et passer pour fortunés », dit-elle.
Mais ce n’est parfois qu’un faux-semblant.
« Vous voyez une belle demeure, mais à l’intérieur, les pièces sont vides ou sans électricité. Ou bien le salon est élégant et dans le reste de la maison, il n’y a rien », explique-t-elle.
« Une adresse à Lekki n’est peut-être pas tout à fait un visa pour l’Amérique », mais c’est un lot de consolation acceptable, plaisante le blogueur Chigo Compere. Une histoire connue à Lagos rapporte le cas d’un homme qui, ne pouvant s’offrir un logement dans cette banlieue cossue, dormait dans sa Range Rover garée dans les rues de Lekki, la changeant de place chaque jour pour ne pas être repéré par les habitants.
La série innove car les concepteurs de films et programmes de télévision au Nigeria ont tendance à éviter les réalités de la société, explique une actrice de la série Kiki Omeilli, 29 ans.
« Tout le monde sait ce qui se passe, mais personne ne veut que ce soit à l’écran », explique celle qui incarne Lovette, qui maintient un train de vie dispendieux grâce à ses amants et liaisons extra-conjugales.
Un scénario qui franchit les limites de l’acceptable
La série est si populaire que l’actrice se fait aborder par des fans dans la rue comme jamais auparavant. « Les gens me reconnaissaient à cause de mes précédents films, mais jamais à ce point ».
Blessing est stupéfaite du succès de sa série lancée en avril sur internet, puis sur DVD avant que la chaîne satellitaire DSTV ne se mette à le diffuser chaque semaine.
« Je pensais que cela plairait aux classes aisées, mais finalement cela intéresse tout le monde ».
C’est ce qu’a découvert le vendeur de DVD du marché Obalende de Lagos, Uchenna Theelar: il est resté en rupture de stocks pendant trois mois.
Le scénario franchit pourtant les limites de l’acceptable dans une société conservatrice, partagée en parts égales entre chrétiens et musulmans, et dont le Nord musulman est soumis à la charia.
Dans un épisode, un des personnages cherche une partenaire pour des rapports sado-masochistes.
Pourtant la série n’a jusque là pas suscité de protestations des autorités civiles et religieuses. Mais la seconde saison a l’intention de repousser encore plus loin les limites.
J’espère que je ne serai pas chassée (des écrans) après la saison 2″, dit-elle.
afp
La série, et c’est peut-être ce qui fascine les téléspectateurs, montre « tout le mal que les gens sont prêts à faire pour l’argent », explique Blessing Egbe.
« On a un peu poussé le bouchon. On ne cherche pas à être gentils », explique-t-elle à l’AFP.
Vêtues de robes ultra-courtes, juchées sur des talons interminables, maquillées outrageusement, les cinq héroïnes, Cleopatra, Lovette, Peace, Miranda et Uju, réussissent grâce à leurs charmes et profitent sans état d’âme de la vie de femmes-trophées d’époux fortunés.
Avec la plus grosse population et la plus importante industrie pétrolière du continent, le Nigeria a connu une croissance économique de 7% pendant la dernière décennie, un des taux les plus élevés de la planète.
Une série innovante
Et pourtant la pauvreté s’est aggravée depuis 2004, a reconnu le gouvernement l’an dernier. La classe moyenne s’est élargie, mais l’argent est surtout concentré dans les mains de ploutocrates au sommet de la société.
Les intrigues de Lekki Wives sont « à 99% » inspirées par des histoires vraies de gens qui cherchent à faire partie de l’élite, explique Mme Egbe. Les personnages évoquent leurs désirs et états d’âme dans des monologues face à la caméra.
Il faut franchir un portail de sécurité pour entrer dans les complexes résidentiels de Lekki, un des quartiers en plein essor et les plus convoités de Lagos.
Banques, hôtels, galeries commerciales, églises gigantesques bordent la route soigneusement pavée. Les bâtiments sont neufs ou en construction.
Les maisons ressemblent aux banlieues américaines. Les loyers sont astronomiques: 24.000 dollars par an pour un studio (18.000 euros), qu’il faut souvent débourser en une seule fois.
Mère de 3 enfants, Blessing Egbe, 37 ans, connaît bien le quartier où elle s’est installée il y a 8 ans. Ce sont des gens « qui sont prêts à tout pour être vus et passer pour fortunés », dit-elle.
Mais ce n’est parfois qu’un faux-semblant.
« Vous voyez une belle demeure, mais à l’intérieur, les pièces sont vides ou sans électricité. Ou bien le salon est élégant et dans le reste de la maison, il n’y a rien », explique-t-elle.
« Une adresse à Lekki n’est peut-être pas tout à fait un visa pour l’Amérique », mais c’est un lot de consolation acceptable, plaisante le blogueur Chigo Compere. Une histoire connue à Lagos rapporte le cas d’un homme qui, ne pouvant s’offrir un logement dans cette banlieue cossue, dormait dans sa Range Rover garée dans les rues de Lekki, la changeant de place chaque jour pour ne pas être repéré par les habitants.
La série innove car les concepteurs de films et programmes de télévision au Nigeria ont tendance à éviter les réalités de la société, explique une actrice de la série Kiki Omeilli, 29 ans.
« Tout le monde sait ce qui se passe, mais personne ne veut que ce soit à l’écran », explique celle qui incarne Lovette, qui maintient un train de vie dispendieux grâce à ses amants et liaisons extra-conjugales.
Un scénario qui franchit les limites de l’acceptable
La série est si populaire que l’actrice se fait aborder par des fans dans la rue comme jamais auparavant. « Les gens me reconnaissaient à cause de mes précédents films, mais jamais à ce point ».
Blessing est stupéfaite du succès de sa série lancée en avril sur internet, puis sur DVD avant que la chaîne satellitaire DSTV ne se mette à le diffuser chaque semaine.
« Je pensais que cela plairait aux classes aisées, mais finalement cela intéresse tout le monde ».
C’est ce qu’a découvert le vendeur de DVD du marché Obalende de Lagos, Uchenna Theelar: il est resté en rupture de stocks pendant trois mois.
Le scénario franchit pourtant les limites de l’acceptable dans une société conservatrice, partagée en parts égales entre chrétiens et musulmans, et dont le Nord musulman est soumis à la charia.
Dans un épisode, un des personnages cherche une partenaire pour des rapports sado-masochistes.
Pourtant la série n’a jusque là pas suscité de protestations des autorités civiles et religieuses. Mais la seconde saison a l’intention de repousser encore plus loin les limites.
J’espère que je ne serai pas chassée (des écrans) après la saison 2″, dit-elle.
afp