jeudi, janvier 23, 2025
AccueilNon classéAfrique du Sud: amnistie générale du crédit en vue avant les élections

Afrique du Sud: amnistie générale du crédit en vue avant les élections

Afrique du Sud: amnistie générale du crédit en vue avant les élections
« Les consommateurs veulent savoir s’ils devront continuer à rembourser leurs crédits. La réponse est oui », explique à l’AFP Natasha Horwitz, la directrice générale du réseau des bureaux de crédit.
« La précédente amnistie en 2007 était assez différente. Le retrait des informations négatives était limité aux défaillances d’un faible montant et à certains jugements », rappelle-t-elle.
« Cette fois-ci, on parle d’une opération beaucoup plus vaste où toutes les informations négatives seront effacées quel que soit le montant » et selon elle, 4 millions de personnes seront concernées, plus du double du chiffre avancé par le gouvernement.
Bien que celui-ci ait recueilli plus d’avis positifs que négatifs lors de ses consultations, beaucoup de professionnels font la moue. 
Les banques, mécontentes de perdre les précieux listings de cotes de crédit, menacent de resserrer les vannes du crédit classique. Elles pourraient se rattraper sur le créneau des crédits personnels non garantis où les taux d’intérêts sont double voire plus du triple de la normale.
Les représentants des consommateurs regrettent que l’amnistie profite sans distinction aux ménages victimes d’un accident de parcours et aux mauvais payeurs patentés, faute d’imposer des critères. Elle risque aussi d’inciter les plus vulnérables à se ré-endetter.
« C’est de la pure tactique électorale populiste », estime le député d’opposition Geordin Hill-Lewis (Alliance démocratique). Un débat parlementaire aura lieu en janvier mais « on voit mal comment s’y opposer et expliquer aux électeurs pourquoi c’est une mauvaise idée. Il y a beaucoup de Sud-Africains très pauvres, sans éducation scolaire et très endettés, et pour eux, c’est très tentant », dit-il.
Depuis 1994 et l’avènement de la démocratie, l’accès au crédit a explosé en Afrique du Sud. 
Pour l’électroménager de base, il est courant d’avoir le prix total affiché en tout petit à côté de la mensualité à rembourser écrite en gros. Les gens s’endettent aussi pour payer les obsèques d’un proche ou la scolarité des enfants.
Après la tragédie de Marikana, où la police a ouvert le feu sur des mineurs en grève en août 2012, il a été noté que beaucoup de mineurs étaient pris à la gorge par des usuriers.
« Le problème tient au taux d’épargne très bas, les gens n’ont rien de côté. Beaucoup deviennent défaillants à la suite d’un choc économique ou personnel », constate Magauta Mphalele, directrice de l’association de médiation du crédit (NDMA). 
Plus de 9 millions de Sud-Africains ont des arriérés de paiement, un jugement, une mesure de saisie contre eux ou leurs noms sur la liste noire, et seuls 400.000 ont sollicité un conseiller pour rééchelonner les paiements.
« Le gouvernement est face à un réel problème. La loi sur le crédit de 2006 devait permettre la réhabilitation des consommateurs défaillants mais ça ne marche pas », soupire Mme Mphalele.

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments