Dans la nuit de Khartoum, le nom de Salah Sanhouri Mudathir résonne parmi les cris des manifestants qui ont fait de leur camarade tué un symbole de la répression des manifestations anti-gouvernementales depuis une semaine au Soudan. « Par notre âme et par notre sang, nous sommes prêts à mourir pour toi, Salah », scande la foule non loin de la maison du jeune pharmacien de 28 ans tué vendredi soir pendant une manifestation.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées la semaine dernière en marge des manifestations provoquées par une levée des subventions qui a fait grimper de 60% du prix des carburant.
Les autorités ont fait état de 34 morts, plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont rapporté plus de 50 morts les 22 et 23 septembre, et un diplomate occidental a évoqué un bilan qui pouvait atteindre les 200 morts.
« Nous sommes très en colère parce que ces manifestants, leurs seules armes c’étaient des pierre et leurs cris », déclare Youssif Mohammed, un instituteur de 50 ans dont le frère a été tué à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.
La plupart des morts sont restés anonymes, mais le nom de Salah Sanhouri, issu d’une grande famille d’entrepreneurs, a rapidement circulé sur internet et des milliers de personnes ont participé samedi à ses funérailles. Les Soudanais parlent de lui comme « le docteur » qui a perdu la vie.
« Salah, tu es un symbole de liberté et ta mort pourrait marquer la fin de 24 années de tyrannie », a écrit lundi un militant sur le compte Twitter « Sudan Revolts », alors que de nombreux manifestants réclament le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989.
Plusieurs dizaines de personnes ont été tuées la semaine dernière en marge des manifestations provoquées par une levée des subventions qui a fait grimper de 60% du prix des carburant.
Les autorités ont fait état de 34 morts, plusieurs organisations de défense des droits de l’Homme ont rapporté plus de 50 morts les 22 et 23 septembre, et un diplomate occidental a évoqué un bilan qui pouvait atteindre les 200 morts.
« Nous sommes très en colère parce que ces manifestants, leurs seules armes c’étaient des pierre et leurs cris », déclare Youssif Mohammed, un instituteur de 50 ans dont le frère a été tué à Omdurman, la ville jumelle de Khartoum.
La plupart des morts sont restés anonymes, mais le nom de Salah Sanhouri, issu d’une grande famille d’entrepreneurs, a rapidement circulé sur internet et des milliers de personnes ont participé samedi à ses funérailles. Les Soudanais parlent de lui comme « le docteur » qui a perdu la vie.
« Salah, tu es un symbole de liberté et ta mort pourrait marquer la fin de 24 années de tyrannie », a écrit lundi un militant sur le compte Twitter « Sudan Revolts », alors que de nombreux manifestants réclament le départ du président Omar el-Béchir, au pouvoir depuis 1989.
Sur un chemin de terre devant la maison Sanhouri dans le quartier de Burri, à l’angle de l’hôpital privé le plus cher de Khartoum, Mudathir Alraya, qui dirige une entreprise de vêtements depuis Abou Dhabi, évoque le souvenir de son fils.
Deuxième d’une fratrie de sept enfants, Salah est né et a grandi à Abou Dhabi. Après des études de pharmacologie au Pakistan, il a choisi il y a deux ans de rentrer à Khartoum.
A l’annonce de la levée des subventions, les manifestations ont commencé dans les zones rurales au sud de Khartoum avant de gagner les quartiers défavorisés de la capitale, où la plupart des morts sont tombés.
Selon ses proches, Salah Sanhouri s’inquiétait de l’impact de la hausse du prix des carburants sur les moins fortunés, dans un pays classé parmi les plus pauvres du monde et victime depuis plus de deux ans d’une inflation galopante.
Le jeune homme militait depuis des années au Pakistan et a joué « un grand rôle » dans l’aide aux victimes des graves inondations qui ont endeuillé la région de Khartoum il y a deux mois.
« Il est allé à une manifestation avec ses collègues », explique un proche qui ne souhaite pas être nommé. « C’était un gros rassemblement, plus d’un millier de personnes ».
Pendant le défilé, Salah Sanhouri a exhorté d’autres manifestants à ne pas allumer de feu de protestation, selon l’un de ses cousins. « C’est pacifique », insistait-il.
Mais peu après, il a été touché d’une balle dans le dos qui est ressortie tout près du coeur, raconte le cousin qui a vu la blessure.
Le gouvernement assure n’être intervenu que lorsque les foules devenaient violentes, et pour la journée de vendredi le ministre de l’Information, Ahmed Bilal Osmane, a annoncé sans citer de nom une enquête sur la mort de quatre manifestants « innocents » tués par des hommes armés.
« Ils nient qu’ils lui ont tiré dessus », dénonce un proche de Salah.
Non loin de la maison, 200 manifestants continuent de scander leurs hommages à Salah « le martyr » et leur rejet du président Béchir. Depuis samedi, ce rassemblement est devenu quotidien et un camion de policiers anti-émeute stationne dans une rue voisine.
« Je pense qu’il y a comme un vent de printemps. Un printemps soudanais », assure le proche de Salah, en référence au Printemps arabe qui a balayé depuis 2011 les anciens hommes forts de Tunisie, d’Egypte, de Libye et du Yémen.
afp
Deuxième d’une fratrie de sept enfants, Salah est né et a grandi à Abou Dhabi. Après des études de pharmacologie au Pakistan, il a choisi il y a deux ans de rentrer à Khartoum.
A l’annonce de la levée des subventions, les manifestations ont commencé dans les zones rurales au sud de Khartoum avant de gagner les quartiers défavorisés de la capitale, où la plupart des morts sont tombés.
Selon ses proches, Salah Sanhouri s’inquiétait de l’impact de la hausse du prix des carburants sur les moins fortunés, dans un pays classé parmi les plus pauvres du monde et victime depuis plus de deux ans d’une inflation galopante.
Le jeune homme militait depuis des années au Pakistan et a joué « un grand rôle » dans l’aide aux victimes des graves inondations qui ont endeuillé la région de Khartoum il y a deux mois.
« Il est allé à une manifestation avec ses collègues », explique un proche qui ne souhaite pas être nommé. « C’était un gros rassemblement, plus d’un millier de personnes ».
Pendant le défilé, Salah Sanhouri a exhorté d’autres manifestants à ne pas allumer de feu de protestation, selon l’un de ses cousins. « C’est pacifique », insistait-il.
Mais peu après, il a été touché d’une balle dans le dos qui est ressortie tout près du coeur, raconte le cousin qui a vu la blessure.
Le gouvernement assure n’être intervenu que lorsque les foules devenaient violentes, et pour la journée de vendredi le ministre de l’Information, Ahmed Bilal Osmane, a annoncé sans citer de nom une enquête sur la mort de quatre manifestants « innocents » tués par des hommes armés.
« Ils nient qu’ils lui ont tiré dessus », dénonce un proche de Salah.
Non loin de la maison, 200 manifestants continuent de scander leurs hommages à Salah « le martyr » et leur rejet du président Béchir. Depuis samedi, ce rassemblement est devenu quotidien et un camion de policiers anti-émeute stationne dans une rue voisine.
« Je pense qu’il y a comme un vent de printemps. Un printemps soudanais », assure le proche de Salah, en référence au Printemps arabe qui a balayé depuis 2011 les anciens hommes forts de Tunisie, d’Egypte, de Libye et du Yémen.
afp