Le procès se tiendra du 3 au 20 mars 2014 a annoncé le juge Desmond Nair, au début d’une audience qui a duré une demie heure environ, au tribunal de Pretoria.
Le juge a également notifié par écrit à l’athlète les charges retenues contre lui, mais le document n’a pas été immédiatement rendu public.
Vêtu d’une veste et d’une cravate noires sur une chemise bleu, Oscar Pistorius était arrivé dans la salle d’audience peu avant 9h30 (07h30 GMT).
Affichant un air prostré, le jeune homme de 26 ans était accompagné de sa soeur Aimee et de son frère Carl.
Les trois se sont donnés la main, tandis qu’Aimee récitait une prière. Oscar Pistorius tournait le dos aux caméras, mais des larmes coulaient sur ses joues.
Le multiple médaillé paralympique n’a jamais nié avoir abattu son amie Reeva, en tirant au jugé à travers la porte des toilettes fermées, dans sa résidence hyper-sécurisée de Pretoria.
Mais ses avocats, parmi les meilleurs du barreau sud-africain, plaident la thèse de l’accident, affirmant qu’il a cédé à la panique en croyant qu’un cambrioleur s’était introduit dans la maison par la fenêtre des toilettes.
Remis en liberté sous caution une semaine après le meurtre, il s’est présenté libre devant le juge.
L’accusation, au cours d’audiences préliminaires en février, s’était efforcée de démontrer que Pistorius, 26 ans, savait parfaitement qu’il tirait sur Reeva. Et que les coups de feu ont fait suite à une dispute du couple dans la soirée.
En l’absence de témoins, le juge unique du procès (l’Afrique du Sud ignore le système des jurys) devra se prononcer sur la base des expertises scientifiques, et notamment balistiques, qui décriront de quelle distance et dans quelle position l’athlète a fait feu. L’analyse des téléphones portables des deux protagonistes du drame sera également un élément clé du procès.
Après être restés longtemps silencieux, les parents de la victime ont commencé à faire état de violentes querelles entre les deux jeunes amants, qui étaient ensemble depuis cinq mois au moment du drame.
Plusieurs témoignages ont en outre décrit Oscar Pistorius comme un être perdant facilement son sang-froid, parfois violent et fasciné par les armes à feu.
Le parquet a refusé de confirmer ces informations.
Pistorius a acquis une célébrité mondiale aux JO de Londres en devenant le premier athlète masculin handicapé à s’aligner avec les valides, courant avec ses prothèses de carbone qui lui ont valu son surnom de « Blade Runner ».
Le drame de la Saint Valentin a porté un coup d’arrêt brutal à sa carrière, et Pistorius ne s’est plus aligné dans aucune course depuis, bien qu’il ait obtenu la permission de quitter le territoire sud-africain.
afp