mercredi, avril 24, 2024
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Zone euro: le chômage recule, mais il ne faut pas trop espérer

Zone euro: le chômage recule, mais il ne faut pas trop espérer
Pour la première fois en deux ans, le nombre de sans emploi a reculé en juin dans la zone euro, mais il ne faut pas trop espérer, préviennent les analystes alors que le chômage reste à un niveau record dans un contexte économique fragile.
Le chômage a touché 12,1% de la population active en juin, comme le mois précédent, selon les données publiées mercredi par l’office européen des statistiques Eurostat.
Cela se traduit concrètement par 19,26 millions d’hommes et de femmes au chômage. Mais il y a 24.000 chômeurs de moins que le mois précédent, un recul inédit depuis avril 2011.
Autre petit signe d’amélioration: en Espagne, pays particulièrement frappé par le chômage, le niveau a très légèrement reculé en juin, à 26,3% contre 26,4% le mois précédent. Même chose en Italie où il est passé de 12,2% à 12,1% en un mois.
Pour Howard Archer, économiste pour IHS Global Insight, c’est « probablement le reflet des signes montrant que l’activité économique en zone euro s’est stabilisée ». 
Plusieurs indicateurs ont attesté ces derniers jours d’un regain d’optimisme, et laissé entrevoir une sortie de récession pour les 17 pays de l’Union monétaire. 
L’indice de confiance économique a continué de s’améliorer en juillet, atteignant son plus haut niveau depuis avril 2012, et l’activité privée s’est elle aussi redressée.
Mais « nous doutons que cela marque un retournement de tendance », tempère l’économiste d’IHS, l’activité économique étant trop faible pour empêcher une hausse du chômage.
« Qui plus est, les divergences significatives entre pays sont un puissant rappel des énormes déséquilibres économiques au sein de l’Union monétaire », renchérit Jonathan Loynes de Capital Economics.
Alors que le chômage atteint 26,9% en Grèce –où les dernières données disponibles datent d’avril– il s’est élevé à seulement à 4,6% en juin en Autriche, 5,4% en Allemagne et 5,7% au Luxembourg.
Conséquence de la crise, la situation s’est fortement dégradée en un an dans les pays les plus fragiles, comme Chypre. Dans ce pays qui bénéficie d’un plan d’aide de 10 milliards d’euros, le taux de chômage a bondi de 11,7% à 17,3%. En Slovénie, pays lui aussi en crise, le chômage est passé en un an de 8,8% à 11,2%.
« Les dirigeants européens et la Banque centrale européenne (BCE) savent que le taux de chômage à ces niveaux continuent de poser une menace pour la stabilité de la zone euro », assène Peter Vanden Houte, économiste pour la banque ING.
En outre, « il faut garder à l’esprit que dans de nombreux pays, les créances douteuses sont en hausse, les ménages sans emploi sont incapables de rembourser leurs prêts hypothécaires, menaçant ainsi la stabilité du secteur financier », prévient-il.
« Ces chiffres restent affreusement élevés », a réagi mercredi un porte-parole de la Commission européenne. Mais « c’est aux Etats membres de mettre en place les réformes » pour favoriser l’emploi, s’assurer que les jeunes ont les compétences nécessaires et améliorer l?efficacité des services publics de l’emploi », a-t-il ajouté.
Un sommet consacré à la lutte contre le chômage des jeunes s’est tenu fin juin à Bruxelles. Le chômage des moins de 25 ans inquiète et fait craindre l’émergence d’une génération perdue en Europe. Il s’est établi à 23,9% dans la zone euro, avec des pics en Grèce (58,7% en avril) et en Espagne (56,1%).
Dans l’ensemble de l’UE, le taux de chômage était à 10,9% en juin, touchant 26,424 millions d?hommes et de femmes. Pendant ce temps, il était à 7,6% aux Etats-Unis, stable par rapport à mai.
afp

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