Des milliers de Togolais ont assisté mardi à Lomé aux derniers meetings de campagne, à deux jours des législatives où l’opposition, divisée, va tenter de défier le pouvoir suite à de nombreuses manifestations hostiles au gouvernement.
Le collectif « Sauvons le Togo » (CST) et la coalition Arc-en-Ciel, qui rassemblent plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile, ont manifesté ces derniers mois pour réclamer des réformes préalables au scrutin, initialement prévu en octobre, dans ce petit pays de six millions d’habitants dirigé par la famille Gnassingbé depuis 46 ans.
Plusieurs partis d’opposition avaient même refusé, dans un premier temps, de présenter des listes électorales, les réformes réclamées n’ayant pas été effectuées. Mais des pourparlers ont abouti, au début du mois, à un accord avec l’opposition.
Plus de 2.000 supporters vêtus de tee-shirts orange vif du CST étaient réunis mardi dans le stade municipal de Lomé, où ils chantaient et dansaient sur fond de musique reggae, dans l’attente des candidats.
Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), principal adversaire du président Faure Gnassingbé à l’élection de 2010, dont le parti fait liste commune avec le CST pour les législatives, était attendu au stade après avoir parcouru la ville dans un convoi.
« On veut un vrai changement, il n’y a pas de travail dans le pays, il y a une minorité qui s’accapare les biens du pays », a déclaré à l’AFP Djagba Laré, un employé du port de 57 ans pro-Fabre.
Plusieurs milliers de partisans de l’Union pour la République (UNIR) du président Gnassingbé étaient pour leur part rassemblés sur le terrain du lycée d’Aboué, un quartier populaire de la banlieue nord de Lomé.
« L’UNIR est un parti de paix et de développement, c’est ce parti qui a su réconcilier tous les Togolais », a déclaré Caméo, un chauffeur de moto-taxi de 25 ans.
Yao, un autre supporter de l’UNIR âgé de 22 ans, a pour sa part souhaité « que les résultats des urnes soient acceptés par tous et qu’il n’y ait pas de violence ».
Le parti du président Gnassingbé avait raflé 50 sièges sur 81 lors des législatives de 2007.
Cette fois-ci, 91 sièges sont à pourvoir et 26 partis politiques participent aux élections.
Ce redécoupage électoral est censé équilibrer un hémicycle dans lequel le Nord, moins peuplé, traditionnel soutien du parti au pouvoir, était largement surreprésenté.
Chef de l’opposition : un nouveau poste
Pour Comi Toulabor, historien franco-togolais et directeur de recherche au Centre d’études d’Afrique noire (CEAN) de Bordeaux, cependant, le nouveau découpage, qui se base sur un recensement de la population largement contesté, continue à favoriser le Nord au détriment de la capitale Lomé notamment.
La ministre de la promotion de la Femme Patricia Dagban-Zonvidé est la tête de liste du parti au pouvoir à Lomé.
Le parti de Gilchrist Olympio, figure historique de l’opposition et fils du premier président togolais, prend aussi part au scrutin, même si lui-même n’apparaît pas sur les listes.
M. Olympio, dont le père a été assassiné en 1963 lors d’un coup d’Etat auquel a pris part le père de l’actuel président, a conclu un accord avec le pouvoir en 2010, à l’issue duquel son parti est entré au gouvernement.
Autre nouveauté de ces législatives: un poste a été créé à l’Assemblée nationale, celui de chef de l’opposition.
« Dans les pays où la vie politique est bipolaire, cela a un sens, mais pas au Togo », où les partis politiques sont très nombreux et où l’opposition est « en rangs dispersés », critique l’homme politique franco-togolais Kofi Yamgnane, du mouvement « Sursaut Togo ».
Les manifestations de ces dernières mois se sont nourries des difficultés économiques du Togo, un pays pauvre confronté à une baisse de la production de coton et à la stagnation de l’industrie du phosphate.
Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.
afp
Le collectif « Sauvons le Togo » (CST) et la coalition Arc-en-Ciel, qui rassemblent plusieurs partis d’opposition et des membres de la société civile, ont manifesté ces derniers mois pour réclamer des réformes préalables au scrutin, initialement prévu en octobre, dans ce petit pays de six millions d’habitants dirigé par la famille Gnassingbé depuis 46 ans.
Plusieurs partis d’opposition avaient même refusé, dans un premier temps, de présenter des listes électorales, les réformes réclamées n’ayant pas été effectuées. Mais des pourparlers ont abouti, au début du mois, à un accord avec l’opposition.
Plus de 2.000 supporters vêtus de tee-shirts orange vif du CST étaient réunis mardi dans le stade municipal de Lomé, où ils chantaient et dansaient sur fond de musique reggae, dans l’attente des candidats.
Jean-Pierre Fabre, chef de l’Alliance nationale pour le changement (ANC, opposition), principal adversaire du président Faure Gnassingbé à l’élection de 2010, dont le parti fait liste commune avec le CST pour les législatives, était attendu au stade après avoir parcouru la ville dans un convoi.
« On veut un vrai changement, il n’y a pas de travail dans le pays, il y a une minorité qui s’accapare les biens du pays », a déclaré à l’AFP Djagba Laré, un employé du port de 57 ans pro-Fabre.
Plusieurs milliers de partisans de l’Union pour la République (UNIR) du président Gnassingbé étaient pour leur part rassemblés sur le terrain du lycée d’Aboué, un quartier populaire de la banlieue nord de Lomé.
« L’UNIR est un parti de paix et de développement, c’est ce parti qui a su réconcilier tous les Togolais », a déclaré Caméo, un chauffeur de moto-taxi de 25 ans.
Yao, un autre supporter de l’UNIR âgé de 22 ans, a pour sa part souhaité « que les résultats des urnes soient acceptés par tous et qu’il n’y ait pas de violence ».
Le parti du président Gnassingbé avait raflé 50 sièges sur 81 lors des législatives de 2007.
Cette fois-ci, 91 sièges sont à pourvoir et 26 partis politiques participent aux élections.
Ce redécoupage électoral est censé équilibrer un hémicycle dans lequel le Nord, moins peuplé, traditionnel soutien du parti au pouvoir, était largement surreprésenté.
Chef de l’opposition : un nouveau poste
Pour Comi Toulabor, historien franco-togolais et directeur de recherche au Centre d’études d’Afrique noire (CEAN) de Bordeaux, cependant, le nouveau découpage, qui se base sur un recensement de la population largement contesté, continue à favoriser le Nord au détriment de la capitale Lomé notamment.
La ministre de la promotion de la Femme Patricia Dagban-Zonvidé est la tête de liste du parti au pouvoir à Lomé.
Le parti de Gilchrist Olympio, figure historique de l’opposition et fils du premier président togolais, prend aussi part au scrutin, même si lui-même n’apparaît pas sur les listes.
M. Olympio, dont le père a été assassiné en 1963 lors d’un coup d’Etat auquel a pris part le père de l’actuel président, a conclu un accord avec le pouvoir en 2010, à l’issue duquel son parti est entré au gouvernement.
Autre nouveauté de ces législatives: un poste a été créé à l’Assemblée nationale, celui de chef de l’opposition.
« Dans les pays où la vie politique est bipolaire, cela a un sens, mais pas au Togo », où les partis politiques sont très nombreux et où l’opposition est « en rangs dispersés », critique l’homme politique franco-togolais Kofi Yamgnane, du mouvement « Sursaut Togo ».
Les manifestations de ces dernières mois se sont nourries des difficultés économiques du Togo, un pays pauvre confronté à une baisse de la production de coton et à la stagnation de l’industrie du phosphate.
Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbé lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis en 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.
afp