Les deux avocates du militant camerounais des droits des homosexuels, Eric Lembembe, assassiné en fin de semaine à Yaoundé, ont accusé jeudi la police d’avoir bâclé l’enquête et de n’avoir « rien fait » pour collecter d’éventuels indices sur le corps supplicié.
« Personne (les policiers) n’a relevé le moindre indice. Personne n’a fait la moindre photo. Personne n’a relevé tout ce qui devait rester pour permettre une investigation sérieuse et crédible », a accusé devant la presse Me Alice Nkom.
« (Cela) est totalement ahurissant et tue tout espoir de pouvoir retrouver les auteurs de ce crime odieux », a-t-elle ajouté.
Eric Lembembe, 33 ans, journaliste et militant de la cause homosexuelle au Cameroun – où l’homosexualité est passible de cinq années d’emprisonnement – a été retrouvé mort à son domicile à Yaoundé après avoir subi de nombreuses tortures, avait annoncé mardi l’organisation Human Right Watch (HRW), dont il était « un proche collaborateur ».
« Au moment de la découverte du corps par la police, absolument rien n’a été fait », a déclaré de son côté Me Saskia Ditisheim, présidente de l’ONG Avocat sans frontières-Suisse (ASF-Suisse), qui séjourne actuellement au Cameroun.
« Je pense que ce n’est pas une question de moyens. C’est quand même assez simple de sécuriser les lieux, de prendre les photos, de recueillir des indices », a-t-elle estimé.
« Je suis également surprise qu’il n’y ait pas eu d’autopsie (…) On est dans l’indifférence totale », s’est-elle indignée.
Jeudi, des membres de la famille de la victime se sont rendus à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé, mais une responsable de l’hôpital leur a expliqué qu’il était impossible pour le moment de voir le corps.
Mercredi, le département d’Etat américain a dénoncé l' »assassinat barbare » d’Eric Lembembe et exhorté « les autorités camerounaises à diligenter sans délai une enquête approfondie afin de poursuivre les responsables de ce meurtre ».
Le ministère français des Affaires étrangères a de son côté demandé que « toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce crime et que ses auteurs soient traduits en justice ».
De nombreuses ONG dénoncent régulièrement les arrestations et emprisonnements de personnes homosexuelles au Cameroun, de même que les nombreuses pressions et menaces à l’égard des défenseurs de leurs droits.
Selon HRW, le meurtre du militant est intervenu peu de temps après l’incendie criminel en juin du siège d’une ONG camerounaise offrant des soins aux personnes homosexuelles atteintes du VIH.
En octobre 2012, un avocat camerounais connu pour défendre des homosexuels, Me Michel Togué, avait affirmé à l’AFP avoir reçu des « menaces de mort », comme avant lui sa consoeur Me Nkom.
La même année, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) avait estimé « particulièrement inquiétant de recevoir des témoignages de menaces anonymes à l’encontre des défenseurs de droits de l’Homme travaillant à la protection des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ».
Vendredi, un tribunal de Yaoundé doit se prononcer sur la culpabilité de deux jeunes hommes et d’un mineur accusés d’homosexualité. Les deux majeurs, Séraphin Ntsama et Joseph Omgba, sont en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé depuis août 2011.
afp
« Personne (les policiers) n’a relevé le moindre indice. Personne n’a fait la moindre photo. Personne n’a relevé tout ce qui devait rester pour permettre une investigation sérieuse et crédible », a accusé devant la presse Me Alice Nkom.
« (Cela) est totalement ahurissant et tue tout espoir de pouvoir retrouver les auteurs de ce crime odieux », a-t-elle ajouté.
Eric Lembembe, 33 ans, journaliste et militant de la cause homosexuelle au Cameroun – où l’homosexualité est passible de cinq années d’emprisonnement – a été retrouvé mort à son domicile à Yaoundé après avoir subi de nombreuses tortures, avait annoncé mardi l’organisation Human Right Watch (HRW), dont il était « un proche collaborateur ».
« Au moment de la découverte du corps par la police, absolument rien n’a été fait », a déclaré de son côté Me Saskia Ditisheim, présidente de l’ONG Avocat sans frontières-Suisse (ASF-Suisse), qui séjourne actuellement au Cameroun.
« Je pense que ce n’est pas une question de moyens. C’est quand même assez simple de sécuriser les lieux, de prendre les photos, de recueillir des indices », a-t-elle estimé.
« Je suis également surprise qu’il n’y ait pas eu d’autopsie (…) On est dans l’indifférence totale », s’est-elle indignée.
Jeudi, des membres de la famille de la victime se sont rendus à la morgue de l’hôpital général de Yaoundé, mais une responsable de l’hôpital leur a expliqué qu’il était impossible pour le moment de voir le corps.
Mercredi, le département d’Etat américain a dénoncé l' »assassinat barbare » d’Eric Lembembe et exhorté « les autorités camerounaises à diligenter sans délai une enquête approfondie afin de poursuivre les responsables de ce meurtre ».
Le ministère français des Affaires étrangères a de son côté demandé que « toute la lumière soit faite sur les circonstances de ce crime et que ses auteurs soient traduits en justice ».
De nombreuses ONG dénoncent régulièrement les arrestations et emprisonnements de personnes homosexuelles au Cameroun, de même que les nombreuses pressions et menaces à l’égard des défenseurs de leurs droits.
Selon HRW, le meurtre du militant est intervenu peu de temps après l’incendie criminel en juin du siège d’une ONG camerounaise offrant des soins aux personnes homosexuelles atteintes du VIH.
En octobre 2012, un avocat camerounais connu pour défendre des homosexuels, Me Michel Togué, avait affirmé à l’AFP avoir reçu des « menaces de mort », comme avant lui sa consoeur Me Nkom.
La même année, le bureau du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme (HCDH) avait estimé « particulièrement inquiétant de recevoir des témoignages de menaces anonymes à l’encontre des défenseurs de droits de l’Homme travaillant à la protection des droits des lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres (LGBT) ».
Vendredi, un tribunal de Yaoundé doit se prononcer sur la culpabilité de deux jeunes hommes et d’un mineur accusés d’homosexualité. Les deux majeurs, Séraphin Ntsama et Joseph Omgba, sont en détention provisoire à la prison centrale de Yaoundé depuis août 2011.
afp