jeudi, mars 28, 2024
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Quand les jeunes Sud-Africains s'inspirent du boxeur Mandela

Quand les jeunes Sud-Africains s'inspirent du boxeur Mandela
Dans la vieille salle de boxe de Soweto où Nelson Mandela a appris les règles du noble art dans les années 1950, de jeunes Sud-Africains continuent à venir transpirer à l’entraînement et sont fiers de soulever les mêmes barres de fonte qu’en son temps le héros national, aujourd’hui mourant.
Les lieux n’ont pas beaucoup changé. Le Donaldson Orlando Community Centre, que les sportifs appellent le « D.O. », reste un gymnase austère, un peu délabré, mais où flotte toujours un parfum d’histoire sportive, locale, et de lutte contre l’apartheid.
C’est là que le militant Mandela venait s’épuiser les soirs de semaine, pour oublier les affres d’une lutte inégale contre le pouvoir blanc. Il avait à peine plus de trente ans.
« Regarde, ce sont les haltères que Madiba utilisait pour s’entraîner. Elles ont traversé toutes ces années », dit fièrement à son visiteur le moniteur Sinki Langa, qui appelle affectueusement Nelson Mandela par son nom de clan, comme la plupart des Sud-Africains.
Mandela n’a jamais boxé en compétition, mais s’est astreint à un entraînement intensif, fait de musculation, de course à pied et de combat sur le ring.

Quand les jeunes Sud-Africains s'inspirent du boxeur Mandela
« On s’entraînait quatre soirs par semaine, du lundi au jeudi, et ensuite on faisait un break », a-t-il raconté des années plus tard, lors d’entretiens avec un journaliste.
Par la suite, Mandela n’a jamais cessé d’entretenir sa forme physique, même après sa condamnation à la réclusion à perpétuité, en 1964, pour son rôle dans la lutte contre le régime. « J’étais très en forme, et en prison, je me sentais très en forme. Je m’entraînais en prison, comme je m’étais entraîné au dehors », a-t-il raconté.
« Mandela était un sportif. C’est pour ça qu’il est toujours vivant aujourd’hui », assure M. Langa, en admiration devant le héros national de 94 ans qui lutte contre la mort depuis des jours, dans un hôpital de Pretoria: « Je suis inquiet pour lui, mais je sais qu’il va gagner. C’est un battant. » 
La salle (dont le nom officiel est aujourd’hui Soweto YMCA), existe depuis 1948. L’année même de l’instauration de l’apartheid en Afrique du Sud, le régime qui institutionnalisait la ségrégation raciale. 
Le futur prix Nobel de la paix est venu s’y entraîner à partir de 1950, l’année de ses 32 ans, emmenant souvent avec lui son fils Thembekile, qui était alors tout gamin.
« Les murs (…) du DOCC sont imprégnés des doux souvenirs qui me réjouiront pour des années », avait écrit le prisonnier Mandela, dans une lettre à sa fille Zindzi, écrite depuis son bagne de Robben Island, où il a passé dix-huit de ses vingt-sept ans de détention.
« A l’époque, la boxe était un sport très populaire, c’était une part de notre culture », témoigne Shakes Tshabalala, 81 ans, qui se souvient avoir fréquenté le centre depuis son ouverture en 1948.
Dans son autobiographie, le militant rebelle devenu chef d’Etat reconnait n’avoir « jamais été un très bon boxeur ». Mais la légende du Mandela boxeur a été entretenue par un cliché de 1953 du photographe sud-africain Bob Gosani, qui a tout récemment inspiré une statue devant l’ancien bureau du grand homme à Johannesburg.
« Je n’aimais pas la violence de la boxe, mais j’en appréciais la science », écrit Mandela, « c’était une façon de m’abandonner complètement à quelque chose qui n’était pas la lutte politique ».
Au fond de lui, le héros de la lutte contre l’apartheid a pourtant toujours rêvé d’être un boxeur émérite.
Et lorsque le grand Sugar Ray Leonard lui a fait don d’une de ces ceintures de champion du monde, il a tenu à ce qu’elle soit exposée en bonne place dans sa petite maison de Soweto transformée en musée. Un trophée que les visiteurs des lieux peuvent toujours voir en 2013.
afp

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