vendredi, avril 19, 2024
AccueilNon classéAustralie: le Premier ministre Gillard s'apprête à démissionner

Australie: le Premier ministre Gillard s'apprête à démissionner

Australie: le Premier ministre Gillard s'apprête à démissionner
Désavouée par les siens lors d’un vote de confiance, le Premier ministre travailliste australien Julia Gillard va démissionner et laisser sa place à son grand rival, l’ancien chef de gouvernement Kevin Rudd, à quelques semaines des élections.
Julia Gillard n’a remporté que 45 votes, contre 57 en faveur de son rival au sein du parti travailliste, Kevin Rudd, ancien Premier ministre qu’elle avait poussé dehors il y a trois ans.
Gillard, 51 ans, première femme chef de gouvernement dans l’histoire de l’Australie, avait indiqué peu avant le vote qu’elle quitterait la politique si elle perdait.
Elle doit à présent prévenir le gouverneur général Quentin Bryce, représentant du chef de l’Etat australien –la reine Elizabeth d’Angleterre– qu’elle démissionne de ses fonctions, un geste attendu pour jeudi. Kevin Rudd, 55 ans, la remplacera peu après.
« L’humeur était sombre »,  a déclaré Chris Hayes, chargé de comptabiliser les votes.
Selon des informations non confirmées, Wayne Swan, Trésorier au sein du gouvernement et soutien de Mme Gillard, a remis sa démission.

Australie: le Premier ministre Gillard s'apprête à démissionner
Depuis des mois, le parti travailliste est donné largement perdant face au parti conservateur mené par Tony Abbott pour les élections du 14 septembre.
Ces derniers jours, la presse australienne bruissait d’une énième contestation menée par Kevin Rudd, déposé lors d’un putsch interne au parti en juin 2010 et remplacé par sa collègue et ministre de son gouvernement Julia Gillard.
Lors d’une conférence de presse avant le vote, Rudd a déclaré avoir cédé à la demande de parlementaires « en raison des circonstances risquées dans lesquelles nous nous trouvons ».
« La vérité est que nous nous dirigeons vers une défaite catastrophique à moins d’un changement », a déclaré l’ancien diplomate de 55 ans, qui parle couramment le mandarin et dont le tempérament autoritaire lui avait valu de solides inimitiés au sein de sa formation lors des trois années passées à la tête du pays.
« Je dis aujourd’hui au peuple d’Australie, je réponds à l’appel de nombre d’entre vous, afin de faire ce que je peux pour empêcher Abbott de devenir Premier ministre ».
Des rumeurs non confirmées assuraient mercredi soir que le nouveau chef du parti travailliste allait avancer la date des législatives au mois d’août, afin de bénéficier de la dynamique actuelle.  
Le vote de ce mercredi était le 3e vote de confiance à l’encontre de Gillard, en à peine plus d’un an.
Rudd a dirigé le pays entre 2007 et 2010. Il était parvenu à amener les travaillistes au pouvoir après onze ans de gouvernement conservateur et jouissait alors d’une bonne cote. Mais ses maladresses, son autoritarisme, voire sa mégalomanie selon des collègues travaillistes, avaient provoqué une révolution interne au parti.
Lors de législatives anticipées, les Australiens avaient ensuite élu pour la première fois depuis 70 ans un parlement sans majorité. Gillard était toutefois parvenue à former un gouvernement de coalition avec le soutien d’indépendants et des écologistes.
Cette rousse arrivée de son Pays de Galles natal peu avant ses cinq ans détonne dans le paysage souvent misogyne de la politique australienne, elle qui se revendique athée et républicaine (l’Australie est une monarchie constitutionnelle) et vit en concubinage, sans enfant.
Très décriée, cibles d’insultes sexistes, elle est cependant parvenue à faire passer une taxe carbone frappant les entreprises polluantes –son prédécesseur y avait échoué–.
Combative, dotée d’un humour froid, elle ne manque jamais une occasion de railler le sexisme et la misogynie de son principal opposant  -conservateur–, Tony Abbott.
afp

RELATED ARTICLES

Most Popular

Recent Comments