jeudi, avril 25, 2024
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Kenya: dix tués dans une attaque liée à un conflit clanique

Kenya: dix tués dans une attaque liée à un conflit clanique
Dix personnes ont été tuées et des dizaines blessées dimanche lors d’une attaque menée par des miliciens contre des déplacés issus d’un clan rival dans une région du nord-est du Kenya, frontalière de la Somalie et où ces violences entre clans rivaux avaient déjà fait neuf morts vendredi soir, a annoncé une source policière.
« Nous avons perdu 10 personnes (…). Les victimes se trouvaient dans l’un des camps de déplacés accueillant ceux ayant fui les récentes attaques » liées au conflit entre clans rivaux Garre et Degodia qui déchirent la région depuis plusieurs mois, a déclaré un responsable local de la police ayant requis l’anonymat.
« Une cinquantaine de miliciens du clan Garre, certains venus d’Ethiopie » ont attaqué ce camp de la zone de Banisa, dans le département de Mandera, à la pointe nord-est du Kenya, frontalière de l’Ethiopie et de la Somalie, a-t-il expliqué.
Les miliciens « lourdement armés » ont notamment tiré une roquette et ont brûlé plusieurs tentes a-t-il ajouté.
Garre et Degodia s’affrontent depuis plusieurs mois dans le département de Mandera et les violences se sont depuis propagées à celui voisin de Wajir.
Ces violences avaient déjà fait neuf morts vendredi soir lors de deux attaques séparées, l’une dans le canton de Mandera suivie d’une autre dans celui de Wajir.
La police avait lié ces deux tueries au conflit clanique, affirmant que la seconde était une opération de représailles à la première.
Le 11 juin, six personnes, dont des enfants qui revenaient de l’école, avaient été tuées quand des hommes non identifiés avaient criblé de balles leur véhicule dans la région de Mandera.
L’attaque de dimanche s’est produite alors que des dirigeants locaux devaient rencontrer à Nairobi des responsables de la Commission de la cohésion et de l’intégration nationales pour tenter de réconcilier les deux clans belligérants.
Les motifs du conflit entre ces deux communautés restent peu claires, mais la police suspecte des élus locaux d’attiser les tensions.
« C’est une affaire ayant des motivations politiques », a estimé dimanche le chef de la police kényane David Kimaiyo, lors d’une conférence de presse.
« Nous avons convoqué tous les élus de Mandera et de Wajir pour qu’ils soient interrogés concernant les attaques entre ces deux communautés et cela inclut les gouverneurs, les sénateurs, les députés, les représentants des femmes et les conseillers généraux », a-t-il annoncé.
« Nous suspectons fortement certains d’entre eux d’être impliqués dans l’exacerbation des violences », a-t-il ajouté, soulignant que les élus devaient se présenter lundi matin au siège central de la police criminelle à Nairobi ou dans un de ses bureaux locaux.
Les clans Garre et Degodia, tous deux d’ethnie somali, sont répartis entre le sud de la Somalie, l’Ethiopie et le nord-est du Kenya.
En mai le gouvernement, qui avait accusé des milices éthiopiennes de venir prêter main-forte aux belligérants, avait annoncé l’envoi de renforts policiers et le déploiement de militaires pour tenter de rétablir l’ordre dans la région de Mandera.
Celle-ci est également la cible d’attentats à la bombe ou de fusillades, visant souvent les forces de l’ordre.
Ces attentats n’ont jamais été revendiqués, mais les autorités kényanes ont régulièrement mis en cause les islamistes somaliens shebab ou leurs sympathisants.
Le Kenya a été la cible d’une série d’attentats depuis qu’il a envoyé en octobre 2011 son armée combattre les shebab en Somalie. Outre les régions frontalières de la Somalie, les plus régulièrement visées, la capitale Nairobi et la deuxième ville du pays Mombasa, ont également été la cible de plusieurs attentats.
afp

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