vendredi, mars 29, 2024
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Le Brésil annule ou renégocie des dettes de l'Afrique

Le Brésil annule ou renégocie des dettes de l'Afrique
Le Brésil a confirmé que l’Afrique était une priorité de sa politique étrangère en annonçant l’annulation ou la renégociation de la dette de plusieurs pays de ce continent riche en ressources naturelles dont Brasilia et Pékin se disputent l’influence.
Lors de son troisième déplacement en Afrique en trois mois, la présidente Dilma Rousseff a annoncé samedi à Addis-Abeba (Ethiopie) la renégociation ou l’annulation par le gouvernement brésilien de la dette bilatérale de 12 pays africains, un geste qui engage une somme de 900 millions de dollars.
L’annonce a été faite lors des cérémonies du Jubilé d’Or de l’Union Africaine (50 ans), où Mme Rousseff a annoncé également que le Brésil implanterait une Agence internationale de commerce et de coopération entre l’Afrique et l’Amérique latine.
« Pour nous, la relation avec le continent africain est très importante », a souligné la présidente du Brésil, septième économie de la planète qui depuis 10 ans renforce sa présence en Afrique.
Cette mesure va profiter principalement à la République démocratique du Congo, qui doit 352,6 millions de dollars au Brésil, et à la Tanzanie, dont la dette s’élève à 237 millions de dollars. Leurs dettes vont être renégociées tout comme celle de la Zambie (113,4 millions de dollars), selon le Journal officiel.
La Côte d’Ivoire et le Sénégal pourraient également voir leurs arriérés de 4,2 millions de dollars et 113,4 millions annulés, selon le quotidien de Brasilia, Correio Braziliense.
La majorité des dettes africaines datent des années 1970 et 80.
Le Brésil – qui a la deuxième plus grande population noire et métisse au monde derrière le Nigeria et la même langue que plusieurs pays africains comme l’Angola et le Mozambique – « a compris que l’Afrique était la dernière frontière de l’économie mondiale où nous verrons des taux élevés de croissance au cours des prochaines décennies », a déclaré à l’AFP Oliver Stuenkel, professeur de la Fondation Getulio Vargas (privée).
« Cette politique reflète un intérêt économique en Afrique mais aussi politique: il y a 54 pays africains à l’ONU où le Brésil aspire à obtenir un poste permanent au Conseil de sécurité; ces pays ont aidé récemment à élire un Brésilien à la tête de l’OMC », a-t-il ajouté.
Poursuite de la politique de Lula
Mme Rousseff poursuit la politique de l’ancien président Luiz Inacio Lula da Silva (2003-2010) qui avait déclaré l’Afrique comme prioritaire dans le cadre des relations « sud-sud ».
Les échanges commerciaux entre le Brésil et l’Afrique sont passés de 5 milliards de dollars en 2002 à 26,5 milliards en 2012 et 20 représentations diplomatiques ont été créées soit un total de 37 dans le continent, ce qui place le Brésil à la 8e place en nombre d’ambassades.
De grandes entreprises brésiliennes se sont installées en Afrique, dans le secteur de la construction civile pour les grands travaux d’infrastructure mais aussi du pétrole, avec Petrobras, contrôlée par l’État et des banques.
Le géant minier Vale, premier producteur mondial de minerai de fer, est présent également dans neuf pays africains avec des investissements de 7,7 milliards de dollars et la banque brésilienne de développement BNDES a déboursé 682 millions de dollars en 2012 pour des entreprises ayant des projets en Afrique (+46% par rapport à 2011).
Toutefois la présence brésilienne reste « faible » comparée à celle de la Chine mais ses projets « s’accordent très bien avec le moment de développement du continent », comme notamment la coopération technique de production agricole, selon M. Stuenkel.
Le Brésil coopère aussi avec des programmes sociaux, en santé et en biocarburants.
Au cours de la dernière décennie, le Brésil est devenu un acteur principal sur le continent et est en compétition avec la Chine et l’Inde, sur le plan de l’influence et des accords commerciaux », même s’il est moins intéressé par les ressources naturelles africaines qu’il a déjà et mise plus par un « marché prometteur pour ses biens et services », souligne une étude faite par l’Institut de Relations Internationales Chatham House. 

afp 

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