Deux touristes, un Israélien et une Norvégienne, enlevés vendredi dans la péninsule égyptienne du Sinaï, ont été libérés mardi à l’aube, a-t-on appris de source égyptiennes et norvégiennes.
Les deux touristes ont été libérés grâce aux « efforts » de tribus bédouines du Nord-Sinaï, ont indiqué les services de sécurité de cette région, cités par l’agence officielle égyptienne Mena.
Les deux personnes, qui se trouvent en bonne santé, ont été remises en liberté aux premières heures de la matinée par des chefs de tribus, a ajouté l’agence sans donner plus de détails sur les conditions de cette libération.
La touriste norvégienne, qui a raconté avoir vécu son « safari le plus fou », a été transférée au Caire, d’où elle devait regagner son pays. L’Israélien a quant à lui été conduit à Taba, à la frontière avec Israël.
A Oslo, le ministère des Affaires étrangères a confirmé la libération de la touriste norvégienne, identifiée par les médias comme une pédiatre de 31 ans, Ingvild Selvik Ask.
« Nous sommes soulagés et heureux que la situation se soit dénouée », a déclaré à l’AFP une porte-parole du ministère, Ragnhild Imerslund. « Elle a apparemment été bien traitée et elle est en bonne forme », a-t-elle ajouté.
Un proche du touriste israélien, identifié comme Amir Omar Hassan, avait indiqué vendredi peu après l’enlèvement que ce dernier avait appelé sa famille pour dire qu’il était bien traité.
Vendredi, six hommes armés à bord d’une camionnette avaient intercepté la voiture des deux touristes qui circulaient entre la station balnéaire de Taba et celle de Dahab, et les avaient forcés sous la menace des armes à monter avec eux, avaient indiqué les services de sécurité.
« C’est le safari le plus fou auquel j’ai jamais participé », a confié la jeune touriste scandinave au journal norvégien Verdens Gang (VG).
Relatant la fuite chaotique dans les dunes à bord du véhicule des ravisseurs, elle a évoqué les menaces planant sur elle et sur son compagnon d’infortune.
« S’ils n’obtenaient pas la libération des membres de leurs familles emprisonnés, on y laisserait nos vies », a-t-elle dit. « Si ça s’était mal terminé, j’avais de toute façon vécu 31 belles années », a-t-elle ajouté.
Les enlèvements d’étrangers se multiplient depuis deux ans dans le Sinaï, en raison de la détérioration de la sécurité qui a suivi la chute du régime de Hosni Moubarak début 2011. Les périodes de détention, parfois de quelques heures, ne durent d’ordinaire pas plus de 48 heures.
Les kidnappeurs réclament en général la libération de proches détenus par la police. Des sources tribales dans la région avaient d’ailleurs indiqué que les Bédouins voulaient échanger les deux touristes contre des proches emprisonnés pour trafic de drogue.
De nombreuses ambassades déconseillent formellement à leurs ressortissants de se rendre dans cette région troublée sauf motif professionnel impérieux, ou de se cantonner aux grandes stations balnéaires qui jalonnent la côte.
Le 7 mars, un couple de Britanniques a été brièvement enlevé par des Bédouins avant d’être rapidement relâché suite à des négociations avec les services de sécurité.
AFP