Le président chinois Xi Jinping est arrivé dimanche dans la capitale économique de la Tanzanie Dar es Salaam, première étape d’une tournée africaine qui doit aussi le mener en Afrique du Sud et au Congo-Brazzaville.
Le nouveau chef de l’Etat chinois venait de Moscou où il a effectué son tout premier déplacement à l’étranger.
Le dirigeant chinois doit rester jusqu’à lundi en Tanzanie, l’un des pays africains avec lesquels la Chine entretient les plus anciennes relations.
M. Xi devrait prononcer lundi un important discours sur les relations sino-africaines.
Seize accords, portant notamment sur la réhabilitations d’infrastructures portuaires et hospitalières, ou la construction d’un centre culturel chinois en Tanzanie, ont été signés dès dimanche soir en présence de M. Xi et de son homologue tanzanien Jakaya Kikwete.
Après la Tanzanie, le président chinois rejoindra l’Afrique du Sud, où il participera mardi et mercredi à Durban au 5e sommet des grandes puissances émergentes des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud).
Après cette réunion, il se rendra au Congo-Brazzaville pour clore sa tournée africaine, qui vise notamment à confirmer l’importance qu’accorde Pékin aux pays émergents.
Au sommet des BRICS, M. Xi retrouvera son homologue russe, Vladimir Poutine, avec qui il a affiché des relations au beau fixe lors de son passage à Moscou. Une trentaine d’accords ont été signés entre les deux pays lors de cette visite.
Investi mi-mars comme président de la République populaire, Xi Jinping a précisé avoir choisi la Russie pour son premier déplacement à l’étranger « afin de montrer l’importance particulière » des relations russo-chinoises.
Outre les échanges économiques importants, Pékin et Moscou affichent une unanimité parfaite sur les grands dossiers internationaux, faisant front commun contre ce qu’ils qualifient d’ingérence dans les affaires intérieures des autres pays, notamment la Syrie.
Pour les analystes, l’enchaînement Russie-Afrique dans la première tournée étrangère de Xi Jinping est chargée de sens.
« Avec la Russie et l’Afrique, Xi se rend aux endroits où la Chine apparaît jouir de son plus grand crédit sur le plan politique. Pékin s’appuie plus que jamais sur ces partenaires, dans un contexte de relations tendues avec la plupart de ses voisins et avec l’Occident », selon Jonathan Holslag, de l’Institut de recherche sur la Chine contemporaine de Bruxelles (BICCS).
La Chine est depuis 2009 le premier partenaire commercial de l’Afrique –le volume du commerce sino-africain a frôlé les 200 milliards de dollars en 2012.
Partenaires depuis les années 1960, celles des indépendances africaines, la Chine et l’Afrique ont considérablement renforcé leurs liens depuis une quinzaine d’années.
Les entreprises chinoises, d’Etat ou privées, ont investi massivement sur le continent pour extraire du pétrole ou des matières premières, cultiver des terres ou construire des hôpitaux, des routes ou des barrages.
Dans ce contexte, l’étape tanzanienne est elle-même symbolique.
« La Tanzanie et la Chine entretiennent depuis longtemps des relations étroites et amicales, » commentait avant le début de la tournée Frans-Paul van der Putten, du Netherlands institute of international relations de Clingendael.
« La décision de Xi de se rendre d’abord en Tanzanie suggère que la Chine n’est pas seulement intéressée dans les gains économiques à court terme, mais qu’elle cherche à développer des partenariats de long-terme avec les pays africains, » avait-il ajouté.
La Chine a certes d’importants intérêts économiques en Tanzanie, notamment dans le secteur minier. Mais c’est aussi là qu’elle a réalisé, dans les années 70, ce qui est encore aujourd’hui considéré comme le plus vaste projet d’aide chinoise en Afrique: une ligne de chemin de fer reliant le pays à la Zambie.
Dans un entretien à des médias de pays des BRICS, le président chinois a récemment souligné la vaste coopération entre la Chine et l’Afrique et insisté sur « l’amitié » que portait son pays à tous les pays du continent, quelles que soient leurs taille, puissance ou richesses.
« La Chine les traite également et mène activement une coopération pragmatique qui bénéficie aux deux parties, » avait-il assuré.
afp