Des représentants des Touareg noirs du Mali ont réclamé vendredi à Bamako une loi criminalisant l’esclavage, phénomène qui selon eux persiste « surtout » dans le nord du pays, où une opération militaire franco-africaine est menée contre des groupes islamistes armés.
« Nous demandons au gouvernement malien de faire rapidement adopter une loi criminalisant l’esclavage dont nos parents sont toujours victimes dans le nord du Mali », a déclaré lors d’une conférence de presse Ibrahim Ag Idbaltanat, président de l’association Temedt (« parenté » en tamasheq, langue des Touareg).
Selon les organisateurs de la rencontre, à laquelle ont assisté notamment des défenseurs des droits de l’Homme et des diplomates, l’esclavage persiste dans les communautés touareg (où l’on distingue entre Noirs et individus à « peau claire »), arabe et peul.
En l’absence d’étude fiable, l’association évalue à « plusieurs centaines », voire « quelques milliers » le nombre de personnes traitées en esclaves dans le nord du pays.
Pour Témedt, le débat sur l’esclavage s’inscrit dans le cadre de la « réconciliation » entre communautés, alors que la crise malienne a exacerbé les tensions.
Le nord du Mali était occupé depuis l’an dernier par des groupes islamistes armés liés à Al-Qaïda, chassés depuis janvier des grandes villes par une opération franco-africaine qui se concentre désormais dans les montagnes de l’extrême Nord-Est. Les communautés touareg et arabe sont souvent assimilées par les populations noires aux jihadistes, largement issus de ces groupes ethniques.
AFP