L’ANC, au pouvoir en Afrique du Sud, a dissout la direction de son mouvement de jeunes qui s’était fait remarquer par une vive contestation de l’autorité du président Jacob Zuma quand il était dirigé par Julius Malema, a annoncé le parti lundi.
« C’est la conséquence de son comportement indiscipliné ininterrompu qui a terni l’image du mouvement à plusieurs reprises », a expliqué le secrétaire général de l’ANC, Gwede Mantashe à des journalistes, ajoutant qu’une « équipe de transition » allait être mise en place.
Menée par Malema, la Ligue de jeunesse du Congrès national africain (ANC) avait fait campagne contre la réélection de Jacob Zuma à la tête du parti dominant, avant son congrès tenu à Mangaung (Bloemfontein, centre) en décembre 2012.
Très à gauche, elle réclamait sans relâche une nationalisation des mines et la saisie des terres agricoles exploitées par les fermiers blancs, mettant souvent en porte-à-faux des ministres ANC qui n’ont pas de telles mesures dans leur programme.
Mais son pouvoir de nuisance au sein du parti avait été amoindri par l’expulsion de Malema pour indiscipline en avril 2012. Ce dernier est désormais politiquement isolé, et poursuivi par les impôts qui lui réclament de fortes sommes, et une partie de ses biens ont été vendus aux enchères le mois dernier, son piano atterrissant aux mains d’une église.
Dans ce qui ressemble à une reprise en main après la large victoire de Jacob Zuma à Mangaung, la direction de l’ANC a aussi annoncé lundi la dissolution de l’exécutif provincial du mouvement dans le Limpopo (nord) –la région d’où est originaire Julius Malema–, qui était un bastion des anti-Zuma.
Il lui est reproché d’avoir « fait preuve d’un comportement non-ANC et institutionnalisé les conduites de factions », selon M. Mantashe.
« Le congrès de Mangaung est passé. (…). Nous ne courons pas partout pour faire des purges », a tenu à préciser le secrétaire général de l’ANC, selon l’agence Sapa.
AFP