samedi, décembre 21, 2024
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Le Zimbabwe en passe d'avoir une nouvelle Constitution, nouveaux incidents

Le Zimbabwe en passe d'avoir une nouvelle Constitution, nouveaux incidents
Le dépouillement du référendum qui va donner au Zimbabwe une Constitution plus démocratique se poursuivait dimanche dans un climat alourdi de menaces pour l’avenir avec de nouvelles arrestations visant l’opposition au président Robert Mugabe et la société civile.
Trois assistants de Morgan Tsvangirai, Premier ministre de cohabitation depuis 2009 et principal adversaire politique de M. Mugabe, ont reçu dimanche matin la visite de policiers en civil qui sont venus les arrêter, sans dire pourquoi, a indiqué à l’AFP l’entourage de M. Tsvangirai.
L’association d’avocats défendant les droits de l’homme Zimbabwean Lawyers for Human Rights a également fait savoir qu’une de ses avocates, Beatrice Mtetwa, s’est fait embarquée par un camion de police ces dernières heures, selon son porte-parole Kumbirai Mafunda.
Ces incidents interviennent alors que la victoire du « oui » au référendum ne fait aucun doute au vu des premiers résultats parvenant depuis samedi soir ainsi que du soutien conjoint apporté par MM. Mugabe et Tsvangirai à la nouvelle Constitution, marchandée pendant trois ans.
Selon le Mouvement pour le changement démocratique (MDC) de M. Tsvangirai, le dépouillement partiel effectué sur plus d’un million de bulletins donne le « oui » gagnant à plus de 90%.
« Le vote du +oui+ n’est pas surprenant car la Constitution limite le mandat des dirigeants. Avoir des dirigeants trop longtemps en fonction peut être coûteux politiquement », reconnaissait dimanche un sympathisant du camp présidentiel, Reuben Sibanda, 38 ans.
« Nous avons besoin que le vieil homme se retire et qu’une femme lui succède », a-t-il dit. L’actuelle vice-présidente Joice Mujuru est membre du même parti que M. Mugabe, dont la santé à 89 ans alimente régulièrement les rumeurs.

Le Zimbabwe en passe d'avoir une nouvelle Constitution, nouveaux incidents
La nouvelle Constitution mettra pour la première fois un frein au pouvoir présidentiel, limitant notamment à deux le nombre de mandats de 5 ans, après 33 ans de pouvoir controversé du vétéran de l’indépendance, Robert Mugabe, marqué dans la décennie 2000 par l’effondrement général de l’économie et de graves violences politiques qui ont conduit à des sanctions internationales en 2002.
Le texte ne s’appliquera cependant pas rétroactivement et M. Mugabe, plus vieux chef d’Etat africain à 89 ans, entend encore une fois se succéder à lui-même.
S’il est réélu, ce que de nombreux analystes craignent, estimant que son camp n’est pas prêt à lâcher le pouvoir, il pourrait rester président jusqu’à 99 ans.
La nouvelle Loi fondamentale ne lève en rien les doutes sur la capacité du pays à tenir des élections générales vraiment libres en juillet.
M. Tsvangirai a déjà exprimé sa crainte en votant samedi d’une « résurgence de la violence » politique, suggérant que le pays n’était peut-être pas prêt pour tenir des élections « libres, justes et crédibles » en juillet.
Ce sera aux médiateurs de communauté d’Afrique australe (SADC) qui ont parrainé l’adoption d’une Loi fondamentale, d’en juger, a-t-il estimé.
L’Afrique du Sud pèse d’un poids important dans la SADC.
Or ces derniers jours, des responsables du Congrès national africain (ANC), le parti au pouvoir en Afrique du Sud, n’ont pas caché leur soutien à M. Mugabe, au nom des liens historiques forgés dans la lutte pour renverser les régimes identiquement racistes qui régnait au Zimbabwe jusqu’en 1980 et à Pretoria jusqu’en 1994.

Le Zimbabwe en passe d'avoir une nouvelle Constitution, nouveaux incidents
Les élections de 2002, 2005 et 2008 avaient été entachées d’irrégularités et de violences, le MDC de M. Tsvangirai étant régulièrement inquiété par des partisans du président et par les forces de l’ordre.
M. Tsvangirai a beau être devenu Premier ministre en 2009, au sein d’un gouvernement de cohabitation imposé pour éviter une guerre civile, beaucoup de ses partisans continuent de vivre la peur au ventre, d’être pris à parti voire physiquement agressés. Les militants de la société civile ne sont pas épargnés.
Samedi, les opérations de vote s’étaient déroulées calmement à l’exception notable de l’arrestation d’un responsable régional de l’opposition.
Vendredi, sept militants du MDC et une équipe de la BBC avaient été attaqués dans une township d’Harare, tandis que plusieurs militants de la société civile avaient été inquiétés par la police et qu’un meeting de M. Tsvangirai avait été interdit « par erreur » ces dernières semaines.
Le résultat du référendum doit être officiellement proclamé dans le courant de la semaine. Le taux de participation au référendum, principale inconnue du scrutin, devrait être connu dimanche. 

AFP 

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