Le président vénézuélien par intérim Nicolas Maduro a déposé lundi sa candidature pour la présidentielle du 14 avril devant une foule de partisans à Caracas, et dans un climat politique qui s’est tendu ces derniers jours avec de nombreuses invectives échangées entre pouvoir et opposition.
A 11H00 locales (15H30 GMT), l’héritier officiel du chavisme est apparu arborant un blouson aux couleurs du drapeau national sur le perron du Conseil électoral national (CNE), acclamé par des dizaines de milliers de partisans portant des casquettes ou des t-shirts rouges, la couleur du parti au pouvoir.
Après avoir signé en plein air son dépôt officiel de candidature, M. Maduro a livré un discours dans lequel le nom du président Chavez décédé mardi dernier a de nouveau été constamment cité.
« Je demande à notre père rédempteur de cette terre bolivarienne, Hugo Chavez, qu’il me donne la force et me permette d’exécuter l’ordre qu’ils nous a donnés et m’a donné », a notamment déclaré Nicolas Maduro, un ancien conducteur d’autobus et dirigeant syndical âgé de 50 ans.
« Je demande à notre père rédempteur de cette terre bolivarienne, Hugo Chavez, qu’il me donne la force et me permette d’exécuter l’ordre qu’il nous a donné et m’a donné », a notamment déclaré Nicolas Maduro, un ancien conducteur d’autobus et dirigeant syndical âgé de 50 ans.
Elu député pour la première fois en 1998, il a ensuite rapidement gravi les échelons du chavisme en devenant président de l’Assemblée nationale, puis ministre des Affaires étrangères et enfin vice-président, avant de recevoir en décembre l’onction du « Comandante », qui peu avant l’aggravation de son état de santé a demandé aux Vénézuéliens d’élire M. Maduro si lui-même venait à devoir renoncer à ses fonctions.
« Nous allons mener la campagne électorale dans la paix, et veiller à ce que personne ne répande le venin de la haine et de la rancoeur », a-t-il ajouté, visant le candidat de l’opposition, le gouverneur Henrique Capriles, accusé de volonté séditieuse.
Le candidat Maduro, dans son discours d’environ deux heures prononcé sur l’avenue devant le CNE, a également promis aux Vénézuéliens d' »en finir » avec la criminalité galopante qui fait du pays l’un des plus dangereux au monde.
« Nous nous engageons à assainir la société vénézuélienne. Assez de violence ! Que cessent les agressions, les enlèvements, les crimes ! », a-t-il imploré.
M. Capriles, déjà candidat malheureux contre Hugo Chavez en octobre dernier, devait également déposer sa signature au CNE dans la journée. Il a convoqué une conférence de presse à 23H30 GMT.
Le jeune gouverneur de 40 ans a confirmé dimanche soir qu’il se lançait dans cette nouvelle bataille électorale, reprochant au passage au gouvernement d’avoir « menti » sur la santé de M. Chavez et d’utiliser aujourd’hui son corps à des fins politiques.
Il s’est immédiatement attiré les foudres du candidat Maduro, qui l’a qualifié de « fasciste » cherchant à provoquer « la violence » dans le pays.
Exposée depuis mercredi à l’Académie militaire de Caracas, où des centaines de milliers de Vénézuéliens lui ont déjà rendu hommage, la dépouille embaumée du président défunt sera transférée vendredi dans un musée situé dans une ancienne caserne au coeur d’un bastion chaviste, le quartier déshérité du 23 de Enero (« 23 janvier »), dans l’ouest de la capitale.
Le gouvernement prévoit ensuite de faire modifier la Constitution pour faire approuver le dépôt du corps au Panthéon national, au côté du héros national, le « libérateur » Simon Bolivar.
Dès les premières heures de la matinée, des milliers de partisans du président Chavez avaient commencé à converger vers le centre de Caracas et le siège du CNE.
« Nous allons élire Chavez dans le corps de Maduro, nous allons poursuivre son oeuvre », a expliqué à l’AFP Jesus Oliviertt, un retraité de 60 ans, rappelant l’appel à élire le vice-président lancé par Hugo Chavez trois mois avant sa mort.
A l’étranger, Washington a annoncé lundi avoir expulsé la veille deux diplomates vénézuéliens, en réponse à une mesure similaire ayant frappé deux attachés militaires de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas, accusés de « conspiration ».
Depuis la Havane, Fidel Castro, dirigeant de la Révolution cubaine et père spirituel de Hugo Chavez, a indiqué dans un bref communiqué diffusé par le quotidien officiel Granma qu’avec la disparition du « Comandante » vénézuélien « était mort le meilleur ami qu’ait jamais eu le peuple cubain au cours de son histoire ».
AFP