Le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) a annoncé lundi l’abandon des charges contre le Kenyan Francis Muthaura, qui était accusé, avec le président élu Uhuru Kenyatta, de crimes contre l’humanité à la suite des violences post-électorales de fin 2007-début 2008 au Kenya.
« J’ai décidé, au vu des preuves dont nous disposons aujourd’hui, que nous n’avons pas d’autre choix que d’abandonner les charges contre M. Muthaura », a déclaré Mme Fatou Bensouda, lors d’une audience à La Haye, où siège la Cour.
« Nous n’avons pas de perspective raisonnable de condamnation de M. Muthaura », a assuré le procureur, soulignant que ses services allaient continuer leurs poursuites à l’encontre des autres accusés, dont le président élu Kenyatta.
M. Muthaura était accusé par la CPI d’avoir autorisé la police à faire un usage excessif de la force et d’avoir protégé les milices de jeunes affiliés au Parti de l’unité nationale (PNU) du président Mwai Kibaki. Il aurait également participé à des réunions où étaient planifiées des attaques menées par des membres de l’ethnie kikuyu autour des villes de Naivasha et de Nakuru.
« Les témoins qui ont pu être en mesure de donner des éléments de preuve concernant le rôle de M. Muthaura (…) ont été soit tués ou sont morts depuis ces événements et d’autres témoins ont refusé de parler au procureur », a expliqué Mme Bensouda.
Francis Muthaura, 66 ans, est réputé très proche du président sortant Kibaki et a occupé le poste de chef de cabinet et ancien patron de la fonction publique kényane jusqu’à son départ en janvier 2012 après la confirmation des charges de la CPI contre lui.
AFP