L’islamiste Ali Larayedh, désigné vendredi pour former un nouveau gouvernement, a promis un cabinet dans lequel se retrouveront « tous les Tunisiens et Tunisiennes », insistant sur l’égalité entre les sexes.
« Nous allons entrer dans la phase de composition du nouveau gouvernement qui sera celui de tous les Tunisiens et Tunisiennes compte tenu du fait que hommes et femmes sont égaux en droits et en devoirs », a-t-il dit après avoir accepté de succéder au Premier ministre démissionnaire, Hamadi Jebali, également membre du parti Ennahda.
M. Larayedh, considéré comme un modéré dans son parti, a insisté sur l’égalité des sexes dans ce premier discours alors qu’Ennahda est régulièrement accusé de vouloir revenir sur les droits des femmes.
Le mouvement islamiste avait ainsi tenté de faire inscrire dans la Constitution la notion de complémentarité homme-femme et non l’égalité, une proposition abandonnée par la suite face à une levée de bouclier dans la société.
Se disant « conscient de la lourdeur de la charge », M. Larayedh a souligné avoir besoin de l’appui « de la présidence, de l’Assemblée nationale constituante, des partis politiques, de la société civile, pour arriver à instaurer la démocratie à laquelle tous aspirent ».
« J’espère trouver un bon accueil auprès des Tunisiens et des Tunisiennes, des partis politiques, des milieux d’affaires, des médias, du monde de la culture et des hommes de religion », a-t-il ajouté.
M. Larayedh a indiqué qu’il évoquerait « une autre fois les priorités » du futur gouvernement, refusant de répondre aux questions des journalistes.
Le nouveau gouvernement aura la lourde tâche de sortir le pays de sa pire crise politique depuis la révolution de janvier 2011. Elle a été provoquée par l’assassinat retentissant d’un opposant anti-islamiste, Chokri Belaïd le 6 février. M. Larayedh a 15 jours pour former son équipe.
Première force politique du pays avec 89 députés, Ennahda peut réunir assez facilement les voix de 109 élus sur 217 nécessaire à l’approbation du gouvernement.
Le parti a cependant promis de former un cabinet bénéficiant de la plus large assise possible, même s’il a refusé la proposition d’un gouvernement de technocrates d’Hamadi Jebali qui a démissionné après l’échec de cette initiative.
AFP