Un attentat-suicide à la voiture piégée visant des rebelles touareg et des civils a été commis vendredi matin à Inhalil, près de Tessalit, dans le nord-est du Mali, faisant au moins cinq morts dont deux kamikazes, a appris l’AFP de sources sécuritaires et auprès de rebelles touareg.
« A Inhalil ce vendredi matin, vers 06H00 (locales et GMT), deux véhicules kamikazes ont explosé visant des civils et des combattants du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA, rébellion touareg). Il y a eu trois morts, et plusieurs blessés dans les rangs du MNLA et parmi les civils », selon une source sécuritaire malienne.
L’information a été confirmée par un autre source sécuritaire régionale et par un responsable du MNLA à Ouagadougou, Mohamed Ibrahim Ag Assaleh.
« Deux véhicules piégés ont explosé dans une base du MNLA à 05H30 (locales et GMT) à Inhalil, près de Tessalit, à la frontière algérienne », a déclaré à l’AFP M. Ag Assaleh. « Les deux kamikaze sont morts et dans nos rangs il y a trois morts et quatre blessés graves », a-t-il ajouté.
Selon lui, « trois véhicules ont aussi été incendiés par le souffle des explosions ».
Le responsable du MNLA a accusé le groupe islamiste Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), d’être à l’origine de cet attentat.
« C’est le Mujao qui depuis quelque temps menace de s’attaquer partout au MNLA », a-t-il affirmé.
« Les terroristes ont toujours affirmé qu’ils combattraient les forces françaises et leurs alliés, c’est ce qui s’est passé à mon avis », a déclaré la source sécuritaire malienne contactée dans le nord du Mali depuis Bamako.
Jeudi, l’armée française, interrogée sur une éventuelle collaboration avec les rebelles touareg du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) présents dans la région de Kidal et Tessalit, a déclaré « se coordonner » effectivement avec « les groupes qui ont les mêmes objectifs » que Paris.
Le MNLA, qui avait lancé une offensive en janvier 2012 dans le nord du Mali contre l’armée malienne avec les groupes islamistes armés, en avait très vite été évincé par eux des grandes villes de Gao, Tombouctou et Kidal.
Il est réapparu dans le berceau des Touareg des régions de Kidal et Tessalit à la faveur de l’intervention française contre les islamistes armés liés à Al-Qaïda qui a commencé le 11 janvier.
AFP