Les électeurs de Djibouti votaient vendredi pour des législatives, pour lesquelles l’opposition, qui avait boycotté le précédent scrutin, présente un rare front uni face à la toute-puissante coalition soutenant le président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999.
« Le vote a commencé tôt dans la matinée et se déroule de façon calme et paisible. Nous n’avons pas entendu parler de troubles », a déclaré à l’AFP Fowsi Abokar, un habitant et homme d’affaires de Djibouti-Ville, joint par téléphone depuis Nairobi.
Djibouti, petit pays d’environ 800.000 habitants, jouit d’une position très stratégique à l’entrée de la mer Rouge et abrite la plus importante base militaire française d’Afrique (environ 2.000 hommes) et la seule base militaire américaine du continent.
L’opposition, regroupée au sein de la coalition de l’Union pour le Salut national (USN), représente la plus sérieuse menace depuis dix ans pour le pouvoir du président Guelleh et sa coalition de l’Union pour la majorité présidentielle (UMP).
L’UMP détient la totalité des 65 sièges du Parlement monocaméral depuis les législatives de 2008, boycottées par l’opposition qui avait dénoncé l’inéquité du mode de scrutin de liste à un tour.
L’élection de vendredi introduit pour la première fois une dose de 20% de proportionnelle.
Le président Guelleh – le deuxième seulement de l’histoire du pays depuis son indépendance en 1977 – a mis tout son poids dans la campagne, faisant valoir « qu’un président, pour exécuter son programme, avait besoin d’une majorité significative » au Parlement.
Dans un message télévisé vendredi, le chef de l’Etat a appelé ses concitoyens à voter pour l’UMP, qui mène selon lui Djibouti vers « la paix et la prospérité ».
M. Guelleh, 65 ans, réélu pour cinq ans en avril 2011 pour un troisième mandat, lors d’une présidentielle aussi boycottée par l’opposition, a promis que ce mandat, obtenu après une révision de la Constitution, serait son dernier.
« Le processus électoral se déroule dans l’ordre, les gens n’ont pas eu beaucoup à faire la queue », a déclaré à l’AFP un autre homme d’affaires de Djibouti-Ville, Abdulahi Jama.
Il a indiqué que les bureaux avaient déjà fermé dans certains villages peu peuplés du désert autour de la capitale, où vivent les trois-quarts de la population du pays.
AFP