L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, soupçonné d’avoir fomenté un « plan » composé notamment de meurtres et de viols pour s’accrocher au pouvoir, comparaît mardi devant la CPI pour l’ouverture de l’audience de confirmation des charges à son encontre.
Cette audience, qui devrait se conclure le 28 février par une déclaration de M. Gbagbo, doit permettre aux juges d’examiner si les éléments de preuves rassemblés par l’accusation sont suffisamment solides pour permettre, plus tard, la tenue d’un procès.
Premier ex-chef d’Etat remis à la CPI, Laurent Gbagbo, 67 ans, est soupçonné d’être « co-auteur indirect » de quatre chefs de crimes contre l’humanité, à savoir meurtres, viols, persécutions et autres actes inhumains, commis pendant les violences postélectorales de 2010-2011.
Il avait refusé de reconnaître la victoire électorale le 28 novembre 2010 de son rival Alassane Ouattara, certifiée par l’ONU.
Ce refus de quitter son poste après 10 ans au pouvoir plonge alors le pays dans une violente crise longue de quatre mois qui coûta la vie à près de 3.000 personnes.
Les attaques, commises par des forces pro-Gbagbo entre le 16 décembre 2010 et le 12 avril 2011, dans le cadre de ce « plan », selon l’accusation, « revêtaient un caractère généralisé et systématique » et étaient dirigées « contre des communautés ethniques ou religieuses spécifiques ».
« Des centaines d’adversaires civils ont été attaqués, pillés, blessés ou victimes de viols en conséquence de cette politique », selon l’accusation.
Les audiences, adaptées en fonction de la santé de M. Gbagbo se dérouleront de 14H30 à 18H30.
Laurent Gbagbo avait finalement été arrêté le 11 avril 2011 avec son épouse Simone, également sous le coup d’un mandat d’arrêt de la CPI, après avoir tenu tête jusque dans son « bunker » au sous-sol de sa résidence d’Abidjan, où il subit début avril 2011 le feu de la France.
En Côte d’Ivoire, cette audience, reportée à deux reprises, est attendue par les partisans du régime Ouattara comme par les fidèles de l’ancien président.
La CPI est le premier tribunal pénal international permanent chargé de juger les auteurs de génocide, crimes contre l’humanité et crimes de guerre.
AFP