Six employés d’une société de construction libanaise, dont deux Libanais et un Italien, ont été enlevés à Jama, dans le nord du Nigeria, par des assaillants qui ont tué un garde, ont annoncé dimanche les autorités.
« Il y a eu une attaque samedi soir sur le site de l’entreprise de construction Setraco dans le secteur de la ville de Jama (200 km de la ville de Bauchi) menée par des hommes armés non identifiés », a déclaré à l’AFP le chef de la police de l’Etat de Bauchi, Mohammed Ladan.
Il a ajouté que « six hommes de la société, dont deux expatriés, ont été enlevés » et que le garde du site a été tué par les agresseurs.
Selon les gouvernements libanais et italien, trois étrangers au moins, deux Libanais et un Italien, ont été victimes de l’enlèvement.
« Deux Libanais travaillant pour la société de construction Setraco ont été enlevés », a indiqué un responsable du gouvernement à Beyrouth sous couvert de l’anonymat.
« Nous confirmons que l’un des hommes kidnappés est un Italien. Notre unité de crise est en contact constant avec les autorités nigérianes », a déclaré de son côté un responsable du service de presse du ministère italien des Affaires étrangères. Il s’est refusé à donner l’identité de l’otage italien.
Les assaillants avaient auparavant attaqué la prison et un poste de police dans la même ville de Jama mais ils ont été repoussés, a encore déclaré M. Ladan, le chef de la police de l’Etat de Bauchi.
Une attaque semblable a eu lieu samedi contre un poste de police dans la ville de Kafin Madaki, à environ 40 km de Bauchi, capitale de l’Etat du même nom. Il y a « eu une fusillade entre la police et les criminels » qui sont partis sans faire de victimes, a également dit M. Ladan.
Setraco Nigeria Limited, une compagnie de construction et d’ingénierie civile, est une filiale du groupe Setraco International, selon le site internet de la compagnie.
Setraco Nigeria Limited, installée au Nigeria depuis 1977, travaille en ce moment, entre autres, sur la réalisation d’une route de 600 km entre Kano et Maiduguri, dans le nord du Nigeria.
Un responsable au siège de la compagnie à Abuja, Deepak Purswani, contacté par l’AFP, n’a pas voulu commenter les enlèvements.
Aucune revendication n’a été faite pour l’instant.
Les enlèvements sont courants au Nigeria mais surtout dans le Delta du Niger, région du Sud riche en pétrole, et les otages sont la plupart du temps relâchés contre rançon.
Le Nigeria, pays le plus peuplé et premier producteur de pétrole d’Afrique, est secoué par des violences attribuées pour la plupart au groupe islamiste Boko Haram, actif dans le nord et le centre en particulier.
Un Français de 63 ans, Francis Collomp, a été enlevé le 19 décembre dernier dans le nord du Nigeria par une trentaine d’hommes armés dans l’Etat de Katsina, frontalier du Niger.
L’enlèvement a été revendiqué par Ansaru, groupe islamiste qui serait lié à Boko Haram et qui l’a justifié par l’intervention militaire au Mali alors en préparation. La France a débuté son opération au Mali le 11 janvier contre les groupes islamistes qui en occupaient le nord.
AFP