Des soldats de la force multinationale d’Afrique centrale (Fomac) et des hommes de la rébellion Séléka, vont effectuer pour la première fois une mission conjointe de sécurisation dans les zones du centre et du sud du pays où les populations se plaignent de pillages, a appris l’AFP auprès de la Fomac jeudi.
« Une mission est partie vers Mobaye (frontière avec la RD Congo, 150 km au sud de Bambari, place forte rebelle dans le centre sud de la Centrafrique), Bangassou et ce secteur. La mission devrait durer plusieurs jours », a affirmé une source de la Fomac à l’AFP à Libreville.
« Il s’agit de se renseigner sur qui fait quoi. Il y a de nombreux pillages et il faut savoir qui en sont les auteurs et les faire cesser », a ajouté cette source.
Des membres du Séléka, dont Ali Mahamat, un des principaux dirigeants de la rébellion et qui avait participé aux négociation de l’accord de paix de Libreville, font partie de la mission.
Le rebelle Christophe Ghazam Betty, ministre de la Communication du gouvernement d’union nationale, a assuré mercredi en soirée: « Il y a une mission de sécurisation en cours. Elle va progresser jusqu’à Mobaye pour sécuriser Mobaye, Alindao (entre Bambari et Mobaye), et elle va revenir pour remonter jusqu’à Kabo (350 km nord Bangui) ».
Depuis plusieurs semaines, les habitants dans les zones contrôlées par les rebelles se plaignent de la poursuite d’exactions et de pillages.
A Mobaye, des habitants de la la région « dénoncent avec véhémence » dans un communiqué d’un collectif « les exactions et les violations flagrantes des droits de l’homme (…), rendant les dirigeants du Séléka au plus haut niveau responsables de cette situation ».
Ils « demandent au gouvernement d’union nationale de mettre fin à l’occupation » et accusent le Séléka de « pillage systématique, minutieux et organisé ».
Selon une source locale congolaise, plus de 8.500 personnes ont fui la Centrafrique depuis le 7 février pour réfugier dans le nord-ouest de la République démocratique du Congo.
Mi-décembre, le Séléka a pris les armes contre le régime du président François Bozizé, menaçant Bangui. Après un accord de paix le 11 janvier à Libreville, il a accepté de participer à un gouvernement d’union nationale.
AFP