Le chef du Parti républicain (centre) tunisien, Ahmed Nejib Chebbi, a déclaré jeudi qu’il figurait « sur une liste de personnalités à assassiner » et qu’il bénéficiait d’une protection officielle, dans une interview à la radio française RTL.
« Je suis menacé. Le ministère de l’Intérieur m’a officiellement informé il y a déjà quatre mois que j’étais sur une liste de personnalités à assassiner. Le Président de la République m’a accordé une garde depuis trois ou quatre mois », a déclaré M. Chebbi, opposant historique sous le régime de Ben Ali et aujourd’hui chef d’un parti centriste opposé aux islamistes au pouvoir.
Un opposant tunisien, Chokri Belaïd, a été tué par balles mercredi à Tunis. Ce meurtre a provoqué une onde de choc en Tunisie, où nombre de personnalités politiques ou de la société civile ont pointé du doigt les islamistes d’Ennahda au pouvoir.
« L’enquête n’en est qu’à ses débuts, on ne peut rien dire », a estimé M. Chebbi, avant de mettre en cause « le laxisme » des autorités à l’égard des actions violentes des groupes islamistes, qui se sont multipliées dans le pays depuis la révolution.
M. Chebbi a dénoncé « les groupes extrémistes religieux qui se sont attaqués aux galeries d’art, aux manifestations politiques, aux artistes, aux restaurants, aux bars. Ils veulent établir une dictature religieuse violente, donc ils me prennent pour un ennemi à abattre », a-t-il dit.
« Le changement de gouvernement nous permet d’espérer une nouvelle situation », a-t-il ajouté.
Après le meurtre de Belaïd, le Premier ministre islamiste Hamadi Jebali, considéré comme un modéré, a annoncé la prochaine formation d’un « gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique ».
Les postes régaliens du gouvernement sont actuellement détenus par des personnalités d’Ennahda.
AFP