La menace de retrait de licences que fait peser le gouvernement sud-africain sur le secteur minier est « irrecevable » et risque de gêner les investissements, a déclaré jeudi au Cap, Mark Cutifani, le futur directeur général du conglomérat minier anglo-sud-africain Anglo American.
« J’espère qu’après le tollé des investisseurs partout dans le monde, nous avons tous appris la leçon qu’il ne faut pas menacer les licences », a affirmé M. Cutifani nommé en janvier et qui doit prendre ses fonctions en avril.
Selon lui, « l’industrie minière sud-africaine est à plat », « nous faisons face à des défis et je pense que l’une des principales difficultés en ce moment est que cette industrie et le gouvernement se crient mutuellement dessus ».
« Je pense que nous devons mettre nos divergences de côté » pour avancer, a-t-il ajouté, en soulignant que les deux parties s’étaient engagées dans un dialogue constructif.
Le numéro un mondial du platine Anglo American Platinum (Amplats), a annoncé le 15 janvier un plan social prévoyant la fermeture de mines et le licenciement de 14.000 personnes en Afrique du Sud.
Le gouvernement sud-africain a vertement réagi et laissé planer la menace d’un réexamen des licences d’exploitation d’Anglo American qui contrôle 80% d’Amplats.
Fin janvier, Amplats a suspendu pendant deux mois son plan social le temps de négociations avec les syndicats et le gouvernement.
Cette semaine Amplats a publié ses résultats pour 2012 faisant état d’une perte nette de 1,468 milliard de rands (122 millions d’euros), contre un bénéfice de 3,566 milliards en 2011, à la suite de la grande grève qui l’a affecté à la fin de l’année.
La production d’Amplats en Afrique du Sud a été perturbée par un mouvement social très dur pendant huit semaines, entre la mi-septembre et la mi-novembre 2012, dans la foulée du sanglant conflit de la mine de platine de Marikana (nord), où la police a abattu 34 manifestants en août.
AFP