Plusieurs personnes, dont au moins un soldat, ont été tuées mardi dans un attentat suicide perpétré à Mogadiscio devant le bureau du Premier ministre somalien et revendiqué par les insurgés islamistes shebab.
Un responsable somalien des forces de sécurité a fait état d’au moins six morts, tandis que le gouvernement a évoqué un seul soldat tué, en plus du kamikaze.
Le Premier ministre somalien Abdi Farah Shirdon Said « était dans son bureau au moment de l’attaque mais il n’est pas blessé, l’attaque a eu lieu à l’extérieur du bâtiment », a déclaré un responsable de son bureau sous couvert de l’anonymat.
Un porte-parole des insurgés islamistes shebab, Abdiaziz Abu Musab, a revendiqué auprès de l’AFP l’attentat qui fait partie selon lui « d’une campagne renouvelée d’attaques contre les marionnettes de l’Occident en Somalie », en référence au gouvernement somalien soutenu par la communauté internationale.
« Le kamikaze était assis près d’un mur d’enceinte et s’est fait exploser au milieu d’un groupe de membres des forces de sécurité », a de son côté raconté un responsable militaire somalien, Abdukadir Ali, qui se trouvait près du lieu de l’attentat.
« J’ai vu les cadavres de six personnes et plusieurs autres ont été blessées », a-t-il poursuivi, évoquant une scène de « chaos, de la fumée » et des morceaux « de chair humaine ».
« J’ai vu plusieurs soldats morts et d’autres blessés, qui ont été emmenés d’urgence à l’hôpital, » a renchéri un témoin, Mohamed Husein. « La zone a été fermée par les forces somaliennes, il n’y a plus de mouvements », a-t-il ajouté.
« Nous avons eu confirmation à ce stade d’un soldat somalien tué, de la mort du kamikaze et de trois autres blessés dans l’explosion », a déclaré pour sa part à la presse le ministre de l’Information Abdulahi Ilmoge Hersi.
« L’attaque qui a été déjouée par les forces de sécurité somalienne a été menée par un homme qui avait (affirmé avoir) fait défection des shebab (…) Il était membre des forces de sécurité somaliennes, nous menons l’enquête pour savoir comment il avait été intégré » dans ces forces, a ajouté le ministre.
Depuis un an et demi, Mogadiscio vit dans un calme relatif.
Depuis que les insurgés islamistes shebab en ont été chassés en août 2011 par l’embryon d’armée somalienne et la force de l’Union africaine (Amisom) qui la soutient, les combats urbains ont cessé.
Mais les opérations de type guérilla, les attentats à la voiture piégée et les attaques suicide frappent encore régulièrement la capitale somalienne, considérée comme l’une des plus dangereuses au monde.
En décembre, l’explosion d’une voiture piégée dans l’une des principales rues de la ville avait fait trois morts et des blessés. Le mois précédent, un double attentat suicide dans un restaurant fréquenté par la société aisée de Mogadiscio avait fait plusieurs blessés.
AFP