Seif al-Islam, fils du défunt dictateur libyen Mouammar Kadhafi, a comparu jeudi devant la cour pénale de Zenten (sud) pour avoir tenté de communiquer illégalement avec l’extérieur en juin, sa première comparution devant une juridiction libyenne, a indiqué le parquet à l’AFP.
« La première audience du procès de Seif al-Islam Kadhafi (…) s’est tenue ce jeudi », a indiqué le porte-parole du bureau du procureur général libyen Taha Baraa, précisant que le prévenu est poursuivi pour « complicité dans l’échange d’informations et l’obtention de documents de nature à porter atteinte à la sécurité nationale ».
L’audience était fermée à la presse.
Ce premier procès devant une cour libyenne est un signal fort de la Libye, qui dispute à la Cour pénale internationale (CPI) le droit de juger le seul fils de l’ancien dirigeant à être détenu dans le pays.
Il est accusé d’avoir tenté d’échanger des informations lors de la visite d’une délégation de la CPI le 7 juin 2012 à Zenten (180 km au sud de Tripoli) où il est détenu.
L’équipe venue rencontrer Seif al-Islam à Zenten afin de préparer sa défense devant la CPI avait été incarcérée le 7 juin, et retenue près d’un mois par Tripoli qui les accuse d’avoir porté atteinte à la « sécurité nationale libyenne ».
L’Australienne Melinda Taylor, qui travaille à la défense de Seif al-Islam, avait été accusée d’avoir apporté un stylo-caméra pendant sa visite et tenté de transmettre à Seif al-Islam une lettre codée de son ancien bras droit, Mohammed Ismaïl, l’un des hommes les plus recherchés par la justice libyenne.
Le porte-parole du procureur a ajouté que « le procès a été ajourné au 2 mai 2013 », expliquant ce report « par le souci d’informer l’équipe de la CPI qui a été libérée pour lui permettre d’être présente » et le besoin de « désigner un avocat à Seif al-Islam dans cette affaire. »
Seif al-Islam est détenu à Zenten, à 170 km au sud-ouest de Tripoli, depuis son arrestation en novembre 2011 par une brigade d’anciens combattants rebelles originaires de cette localité.
Il fait l’objet d’un mandat d’arrêt de la CPI pour des crimes contre l’humanité commis pendant la révolte qui a provoqué la chute puis la mort de Mouammar Kadhafi en 2011.
Les autorités libyennes ont déposé le 1er mai une requête contestant la compétence de la CPI à poursuivre le fils du dictateur déchu ainsi que son ex-chef des renseignements, Abdallah al-Senoussi, 63 ans. Egalement recherché par la CPI pour crimes contre l’humanité, ce dernier avait été arrêté mi-mars en Mauritanie et remis le 5 septembre à la Libye où il a été incarcéré.
AFP