La santé du président vénézuélien Hugo Chavez, hospitalisé depuis plus d’un mois à Cuba, a évolué d’une manière « favorable » au cours des derniers jours, même si son insuffisance respiratoire requiert des « moyens spécifiques », a assuré dimanche le ministre vénézuélien de la Communication, Ernesto Villegas.
Peu de temps auparavant, l’ex-vice-président du Venezuela Elias Jaua avait révélé que le président Chavez « luttait pour la vie » et que « la situation en général (était) complexe et délicate ». Ces déclarations alarmistes tranchaient sur les informations plus rassurantes données un peu plus tôt, dimanche, par Adan Chavez, le frère aîné du président, assurant que Hugo Chavez n’était pas dans le coma contrairement à des rumeurs circulant sur les réseaux sociaux. Le président vénézuélien « continue à bien réagir au traitement et il progresse chaque jour dans sa récupération », a affirmé son frère.
D’après le communiqué lu par le ministre de la Communication lors d’une émission retransmise par toutes les chaînes de radio-télévision du pays, « l’infection respiratoire est contrôlée même si l’état du président requiert des moyens spécifiques pour lutter contre l’insuffisance respiratoire » dont il souffre.
Hugo Chavez, 58 ans, au pouvoir depuis 14 ans et réélu en octobre 2012, n’a pu, en raison de son état de santé, se rendre à Caracas pour prêter serment devant l’Assemblée nationale à la date prévue par la Constitution, le 10 janvier.
Des rumeurs alarmistes se sont multipliées sur les réseaux sociaux sur l’état de santé de M. Chavez, qui n’a été ni vu ni entendu du public depuis la quatrième intervention chirurgicale qu’il a subie le 11 décembre à La Havane pour traiter son cancer.
Les autorités de Caracas, qui ne divulguent qu’au compte-gouttes les informations sur la santé du président, avaient auparavant indiqué que M. Chavez était dans un état stationnaire après avoir été victime d’une « grave infection pulmonaire » après son opération. La nature et la localisation exactes du cancer dont il souffre sont toujours tenues secrètes.
La rareté des informations sur l’état de santé du leader charismatique, dont la maladie a été détectée en juin 2011, nourrit l’inquiétude dans le pays.
Avant de partir pour Cuba le 10 décembre dernier, M. Chavez a délégué une partie de ses pouvoirs au vice-président Nicolas Maduro, également ministre des Affaires étrangères.
Le 8 janvier, le gouvernement a finalement annoncé que M. Chavez ne pourrait pas prêter serment le 10, comme le prévoit la Constitution, indiquant que, sur la recommandation de ses médecins, le président devait poursuivre son traitement à Cuba.
Alors que l’opposition protestait contre un « vide institutionnel », le Tribunal suprême de justice (TSJ) vénézuélien tranchait le 9 janvier en en faveur du gouvernement en décidant que le président pourrait prêter serment ultérieurement.
En l’absence de Hugo Chavez, des dizaines de milliers de Vénézuéliens se sont rassemblés le jeudi 10 janvier à Caracas pour lui jurer fidélité symboliquement, à l’issue d’un rassemblement géant organisé par le gouvernement pour le soutenir.
L’Assemblée nationale, dominée par le Parti socialiste uni du Venezuela (PSUV) d’Hugo Chavez, a voté une résolution accordant au président « tout le temps nécessaire pour se soigner ».
Des députés de la principale coalition de l’opposition, la Table de l’unité démocratique (MUD), ont appelé à une « démonstration de force » le 23 janvier à Caracas « pour le rétablissement de la défense de la Constitution » après la décision du TSJ.
Samedi à La Havane, le président cubain Raul Castro, qui a eu des entretiens avec Nicolas Maduro, a « réitéré la solidarité du peuple cubain avec la révolution bolivarienne et son leader (Hugo Chavez) et exprimé sa certitude quant aux capacités du peuple vénézuélien et des institutions du pays, à affronter et vaincre les défis, quels qu’ils soient », selon un communiqué.
Deux dirigeants proches de M. Chavez, la présidente argentine Cristina Kirchner et le président péruvien Ollanta Humala, étaient également présents vendredi à La Havane pour lui rendre visite. « Nous espérons un prompt rétablissement », a déclaré M. Humala.
AFP