L’état d’urgence a été instauré vendredi sur tout le territoire malien où l’armée est engagée dans une offensive contre des groupes islamistes armés, a annoncé le gouvernement.
La décision a été prise lors d’un conseil des ministres extraordinaire « compte tenu de la situation actuelle », a affirmé le porte-parole du gouvernement, Manga Dembelé, devant des journalistes.
« Le Conseil (des ministres) a institué l’état d’urgence compte tenu de la situation actuelle. (Il) donne les moyens légaux aux autorités militaires de pouvoir maîtriser une situation à tous points de vue préoccupante », a affirmé M. Dembélé, par ailleurs ministre de la Communication.
Depuis plusieurs jours, des combats opposent dans le centre du pays l’armée malienne aux groupes islamistes armés qui occupent le nord du pays et tentent d’avancer vers le Sud.
Vendredi, l’armée a lancé une contre-offensive avec une assistance de la France, d’autres pays européens et africains, selon des sources maliennes.
La mesure « entre en vigueur immédiatement et sur toute l’étendue du territoire national », a précisé le ministre de l’Administration territoriale (Intérieur), le colonel Moussa Sinko Coulibaly.
« Légalement, c’est prévu pour une dizaine de jours, mais nous nous donnerons les moyens de prolonger (la mesure) si c’est nécessaire », a ajouté le colonel Coulibaly.
« On est dans une situation exceptionnelle. On a besoin de nous assurer que la situation sécuritaire est maîtrisée » et l’état d’urgence permet « aux « forces de sécurité et à l’administration territoriale de pouvoir contrôler toutes les manifestations et tous les regroupements », a-t-il poursuivi.
En situation d’état d’urgence, les réunions publiques, rassemblements, manifestations de rues et « tout ce qui est de nature à troubler l’ordre public » sont interdits, a indiqué à l’AFP un responsable.
Des manifestations émaillés par des violences avaient été organisées mercredi à Bamako et à Kati (15 km de Bamako) pour réclamer notamment la libération du Nord.
AFP