Dominique Strauss-Kahn devrait verser « 6 millions de dollars » à son accusatrice Nafissatou Diallo dans le cadre d’un accord à l’amiable, a affirmé vendredi le journal Le Monde, un chiffre démenti par les avocats de l’ex-patron du Fonds monétaire international.
« Dominique Strauss-Kahn, qui s’est rendu lui-même à New York à plusieurs reprises ces derniers mois, a confié à plusieurs de ses proches que les éléments principaux de l’accord avaient fini par être trouvés à la fin de l’été », écrit le quotidien français dans son édition datée de samedi.
Le Monde ajoute que « selon ses confidences, il devrait verser 6 millions de dollars (4,64 millions d’euros) à celle qui l’accuse d’agression sexuelle », réunis pour moitié via un emprunt bancaire et pour l’autre moitié par un prêt d’Anne Sinclair, dont il est séparé depuis le printemps 2012.
Il s’agit d' »informations fantaisistes et erronées », ont réagi ses avocats français, en indiquant les démentir « vigoureusement ». « Ni Dominique Strauss-Kahn ni ses avocats n’entendent commenter la procédure en cours aux Etats-Unis », ont précisé dans un communiqué Me Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc.
« Ni Dominique Strauss-Kahn ni ses avocats n’entendent commenter la procédure en cours aux Etats-Unis », ont déclaré dans un communiqué Me Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc, les conseils français de l’ancien ministre.
Il ont « démenti, en revanche, vigoureusement les informations fantaisistes et erronées dont le journal Le Monde fait état ».
Les règlements financiers à l’amiable, qui évitent d’aller en procès, sont extrêmement fréquents dans les procédures civiles aux Etats-Unis. Leurs montants peuvent se chiffrer en millions de dollars.
Nafissatou Diallo, 33 ans, avait porté plainte au civil contre DSK le 8 août 2011, pour obtenir des dommages et intérêts, après l’abandon le 23 août 2011 de la procédure pénale contre le l’ex-patron du FMI, le procureur ayant des doutes sur la crédibilité de Mme Diallo en raison de mensonges répétés sur certains aspects de sa vie.
Elle accuse DSK de l’avoir contrainte à une fellation dans sa suite du Sofitel le 14 mai précédent.
M. Strauss-Kahn, 63 ans, a reconnu une brève relation sexuelle « inappropriée » avec la femme de chambre guinéenne qu’il ne connaissait pas, mais a démenti toute violence ou contrainte.
En mai, le juge McKeon avait refusé de classer l’affaire, comme le demandaient les avocats de DSK qui faisaient valoir une immunité diplomatique.
Depuis, les avocats de DSK et ceux de Mme Diallo se sont retrouvés presque une fois par semaine en présence du juge, selon le Wall Street Journal.
Le juge McKeon, qui préside un tribunal qui croule sous les dossiers – 27.000 pour 27 ou 28 juges – est un grand adepte des accords négociés. Dans son tribunal, 90% des plaintes au civil se soldent par un accord amiable.
Si l’accord est confirmé, l’ancien patron du FMI en aura fini avec ses ennuis avec la justice américaine, qui l’avaient contraint à démissionner du FMI le 18 mai 2011, et avaient mis fin à ses ambitions présidentielles en France.
Il s’est depuis également séparé de sa femme, Anne Sinclair, au printemps dernier.
Toujours salariée du Sofitel de New York, Mme Diallo, qui élève seule une adolescente, est depuis cette affaire en congés maladie, selon le groupe Accor, propriétaire de l’hôtel.
Harlem Désir, numéro un du PS, s’est dit heureux d’un éventuel dénouement de cette affaire, une « procédure pénible pour tous ».
S’il réussit à fermer son dossier judiciaire américain, DSK reste mis en examen en France, de l’affaire dite du Carlton qui porte sur l’organisation de soirées libertines avec des prostituées.
Ses défenseurs ont demandé la nullité de la totalité de la procédure. La justice doit se prononcer le 19 décembre.
AFP