dimanche, décembre 22, 2024
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Egypte: examen en toute hâte de la Constitution, en pleine crise politique

Egypte: examen en toute hâte de la Constitution, en pleine crise politique
La commission constituante égyptienne, dominée par les islamistes, devait entamer jeudi le vote sur un projet de Loi fondamentale, une démarche surprise au moment où l’Egypte connaît sa pire crise depuis l’élection du président Mohamed Morsi.
Le vote « va commencer aujourd’hui (jeudi) » après le règlement de toutes les questions en suspens, a déclaré à l’AFP Essam el-Erian, un conseiller de M. Morsi et un des dirigeants du mouvement des Frères musulmans, dont est issu le chef de l’Etat.
Une fois adopté, le texte doit être envoyé à M. Morsi, qui doit organiser sous deux semaines un référendum pour le ratifier.
Le dirigeant de la commission, Ahmed Darrag, avait annoncé mercredi après-midi, à la surprise générale, que la version finale du projet de texte devait être achevée mercredi dans la journée.
 La complexe procédure de vote article par article, sur deux tours, n’avait toutefois pas commencé en fin de matinée, et le projet devant être soumis au vote pas encore été diffusé.

Egypte: examen en toute hâte de la Constitution, en pleine crise politique
La future loi fondamentale est au centre d’un bras de fer entre les islamistes d’un côté et l’opposition laïque et libérale ainsi que les églises chrétiennes (coptes) d’Egypte de l’autre, qui boycottent la commission constituante.
Son adoption expéditive pourrait permettre à M. Morsi de mettre rapidement derrière lui ce dossier épineux, mais pourrait aussi provoquer un regain de colère de la part de ses opposants.
La controverse porte en particulier sur la place de la charia, la loi islamique, dans la législation égyptienne, la place de la femme et certaines libertés publiques.
Cette constitution doit remplacer celle en vigueur sous Hosni Moubarak, renversé en février 2011 sous la pression d’une révolte populaire, qui avait été abrogée peu après sa chute.
La commission avait jusqu’à la mi-février pour achever ses travaux, et la décision de passer au vote jeudi apparaît comme une volonté de hâter un processus enlisé depuis des mois.
Climat de fronde chez les magistrats
La controverse sur la constitution se double depuis une semaine d’une grave crise politique, provoquée par la décision de M. Morsi de se doter par décret de pouvoirs exceptionnels.

Egypte: examen en toute hâte de la Constitution, en pleine crise politique
Le décret empêche notamment la Cour constitutionnelle de dissoudre la commission constituante comme le demande l’opposition.
Les pouvoirs renforcés de M. Morsi, dont il a promis qu’ils ne seraient que « temporaires », doivent en principe s’arrêter une fois la nouvelle loi fondamentale adoptée.
Le président devrait prendre la parole à la télévision dans la journée pour expliquer sa politique, selon le journal gouvernemental Al-Ahram.
L’Egypte est secouée depuis plusieurs jours par de nombreuses manifestations, assorties parfois de violences qui ont fait trois morts et plusieurs centaines de blessés.
Certains opposants appellent à une nouvelle manifestation anti-Morsi vendredi place Tahrir au Caire, après le grand rassemblement de mardi dernier.
Les islamistes quant à eux appellent à des manifestations de soutien au président samedi.
Un climat de fronde, avec appels à la grève, règne aussi au sein de la magistrature égyptienne, à qui le décret de M. Morsi interdit d’examiner les recours contre les décisions présidentielles.
Les partisans du chef de l’Etat assurent que ses pouvoirs renforcés visent à sortir de l’ornière un processus de transition démocratique toujours chaotique près de deux ans après la chute de M. Moubarak.
« Nous apprenons. Nous apprenons à être libres. Nous n’avons jamais connu ça avant. Nous apprenons à débattre. A avoir des avis différents. A devenir une majorité ou une minorité », a affirmé M. Morsi dans l’hebdomaire américain Time Magazine.
Il a récusé l’accusation d’être un « nouveau pharaon », lancée par ses adversaires qui dénoncent une dérive « dictatoriale » du pouvoir. 

AFP 

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