Des dizaines de détenus salafistes en grève de la faim en Tunisie ont cessé leur action, a indiqué lundi à l’AFP un responsable du ministère de la Justice en exprimant son « soulagement ».
« Je confirme la levée de la grève, elle a cessé » dimanche, a déclaré Fadhel Saihi, tout en précisant qu’un prisonnier avait décidé de poursuivre son jeûne et qu’il avait été hospitalisé.
Entre 100 et 200 détenus, en majorité des activistes extrémistes arrêtés lors des vagues de violences depuis la révolution de janvier 2011 en Tunisie, avaient observé une grève de la faim, la plupart depuis la mort à la mi-novembre de deux grévistes restés deux mois sans s’alimenter.
Selon M. Saihi, l’arrêt de la grève de la faim est dû aux efforts conjoints du ministère, des avocats des prévenus et de la société civile, alors que les détenus, tous en détention provisoire, réclamaient leur libération.
« La justice a promis d’accélérer (la tenue) de leur procès, ce qui les a rassurés. Certains ont aussi été répartis dans la prison pour éviter l’entassement », a relevé M. Saihi. « C’est un grand soulagement, car cela préserve la vie des gens, c’est une question humanitaire ».
Selon lui, le seul détenu à encore refuser de s’alimenter est Iyed Boukadida, arrêté pour sa participation présumée en février 2012 à des affrontements avec les forces de l’ordre dans la région de Sfax (300 km au sud de Tunis).
Le détenu réclame que son dossier soit transmis à la justice civile, alors qu’il est instruit par un tribunal militaire, deux gendarmes ayant été tués dans ces violences, a expliqué le responsable.
Quelque 220 salafistes ont été placés en détention en 2011 et 2012 lors de différentes attaques attribuées par les autorités à cette mouvance rigoriste de l’islam sunnite. Une centaine d’entre eux sont accusés d’avoir participé à l’assaut contre l’ambassade des Etats-Unis le 14 septembre.
La mouvance se dit victime d’une répression injustifiée.
AFP